Grossesse au travail : les Françaises le vivent mal
Si, pour beaucoup, être enceinte est synonyme de bonheur, la grossesse peut parfois être mal vécue par les femmes, surtout au travail. C'est la conclusion d'une enquête menée par Odaxa et publiée mercredi 24 par la Fondation PremUp. Selon les résultats de l'étude, 70% des jeunes femmes interrogées, âgées de 25 à 34 ans, déclarent avoir mal vécu le fait de travailler pendant leur grossesse.
En cause: le regard des autres et les conséquences qu'une grossesse peut provoquer sur leur carrière. L'appréhension peut ainsi conduire à dissimuler le plus longtemps possible sa grossesse à l'employeur, par crainte de sa réaction. Quelque 17% des femmes disent ainsi avoir attendu quatre à six mois pour annoncer la nouvelle à leur supérieur(e) hiérarchique (21% parmi les 25-34 ans). Des situations qui impliquent, dans la plupart des cas, des subterfuges pour cacher le ventre, les éventuelles nausées ou encore les coups de fatigue.
Autre malaise pour les femmes enceintes: les stéréotypes dont elles font l'objet. La gent masculine estime ainsi, systématiquement, que la grossesse a un impact négatif sur le travail. Si 42% des hommes ne savent pas si elles reviendront après leur grossesse, 36% estiment qu'elles font le maximum pour être arrêtées le plus tôt possible. D'autres encore (40%) considèrent que les femmes enceintes "ont moins la tête au travail" et qu'elles ont moins d'ambition (20%).
En parallèle, les aménagements de poste de travail sont encore peu proposés ou ignorés au sein des entreprises. Seulement un peu plus d'un quart (27%) des femmes actives interrogées déclarent que la limitation des déplacements professionnels est proposée et 9% que le télétravail est possible. Pour 67% des femmes, les entreprises ne prennent pas assez de précautions avec elles, "et ce alors qu’une femme sur quatre est arrêtée avant le troisième trimestre en raison d’une grossesse pathologique", explique Laure Boulay, la porte-parole de la Fondation PremUp.
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