Merkel prend ses distances avec Macron sur les élections européennes
Angela Merkel a pris ses distances jeudi avec les propositions d'Emmanuel Macron sur la réforme du mode de scrutin des élections européennes, à la veille d'un sommet de l'UE où le sujet doit être abordé.
Le chef de l'Etat français se montre critique à l'égard du système en cours depuis 2014, mis en place à la demande du Parlement européen, qui prévoit que les partis paneuropéens se présentent aux élections avec des têtes de liste et que celle arrivant en tête devienne automatiquement le prochain président de la Commission européenne.
C'est de cette manière que Jean-Claude Juncker, tête de liste des conservateurs européens du Parti Populaire Européen (PPE), est devenu président de la Commission en 2014. Avant cette date, le choix du président de l'exécutif européen revenait aux seuls chefs d'Etat et de gouvernement des pays de l'UE.
La chancelière allemande a signifié jeudi qu'elle ne voyait pas comment modifier le système actuel de désignation. "La famille politique à laquelle j'appartiens, le PPE, a entretemps inscrit l'institution des têtes de liste dans ses statuts", a-t-elle déclaré devant la chambre des députés à Berlin.
Emmanuel Macron milite lui pour un changement via la création lors des élections européennes de "listes transnationales", avec des candidats de différents pays venant de la même mouvance politique. Même s'il ne l'a pas présenté comme tel, cette option permettrait à ces listes de nommer à leur tête des candidats non issus des familles politiques établies au Parlement européen et pouvant ensuite aspirer à être nommées à la tête de la Commission.
Le PPE voit pareille évolution d'un mauvais oeil: principal groupe politique au Parlement européen, il a bon espoir, compte tenu des rapports de force politiques actuels, de conserver son leadership en 2019 et donc d'aspirer à nommer le futur président de l'exécutif européen.
Avec les voix de ses élus, le Parlement européen vient du reste d'infliger un revers à Emmanuel Macron en rejetant la création de listes transnationales en 2019.
La présidence française a toutefois fait savoir qu'elle entendait continuer à défendre l'idée pour "renforcer la démocratie européenne".
M. Macron avait avancé son idée de listes transnationales dans son discours de la Sorbonne sur l'Europe en septembre. "Je ne laisserai pas à ces grands partis européens, le monopole du débat sur l’Europe et les élections européennes!", avait-il clamé.
A ce jour, son mouvement centriste en France (LREM), n'a pas décidé à quel groupe politique paneuropéen il se joindrait après le scrutin de 2019, ou s'il entendait en créer un autre.
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