Report de la peine de Trump : le juge a voulu servir "les intérêts de justice"

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AFP
Publié le 07 septembre 2024 - 10:30
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  Report de la peine de Trump : le juge a voulu servir "les intérêts de justice"
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D. Trump NY
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Une décision dans "les intérêts de la justice" : le juge chargé du procès pénal de Donald Trump à New York a repoussé vendredi l'annonce de la sentence contre l'ex-président après les élections américaines, contraint par une décision historique de la Cour suprême sur l'immunité présidentielle. 

En ajournant du 18 septembre au 26 novembre la sentence pénale contre Trump, condamné en mai pour des paiements cachés, le juge Juan Merchan a offert du répit et une grande victoire au candidat républicain, qui aspire à revenir à la Maison Blanche lors de l'élection du 5 novembre contre la démocrate Kamala Harris. 

L'homme d'affaires de 78 ans, qui a bouleversé en une décennie la démocratie américaine, connaîtra donc sa peine soit dans les habits d'un président réélu qui entrerait en fonction le 20 janvier 2025, soit comme un ancien locataire de la Maison Blanche battu. 

"Ce n'est pas une décision que la Cour (de l'Etat de New York) prend à la légère, mais c'est la décision qui, aux yeux de la Cour, sert le mieux les intérêts de la justice", a écrit le juge Merchan, saisi de multiples recours de la défense de Donald Trump et qui avait déjà repoussé le prononcé de la peine du 11 juillet au 18 septembre. 

- "Enorme" avantage à Trump - 

"La décision du juge profite énormément à Trump. Il est dorénavant libre de faire campagne sans le poids d'une possible peine de prison au-dessus de sa tête", a expliqué à l'AFP le professeur de droit de l'université Pace à New York et ancien procureur Bennett Gershman. 

"Cette affaire indépendante tient une place à part dans l'histoire de cette Nation et cette cour y a présidé depuis son commencement -- de l'inculpation jusqu'au verdict du jury", a écrit le juge Juan Merchan, soumis depuis des mois à une forte pression politique. 

Les avocats de l'ex-président avaient demandé un nouveau délai à la suite d'une retentissante décision le 1er juillet de la Cour suprême américaine, à majorité conservatrice, qui a élargi le champ de l'immunité pénale présidentielle. 

Se fondant sur les arguments de cette Cour, la défense de M. Trump avait aussi réclamé l'annulation pure et simple du procès. 

L'intéressé a d'ailleurs salué la décision de vendredi et estimé que l'affaire "devrait être close". 

- Demande d'annulation - 

Le juge Merchan devait statuer le 16 septembre sur cette demande d'annulation et il a également repoussé sa décision au 12 novembre, une semaine après la présidentielle. 

Au printemps, au bout d'un procès historique, le premier au pénal pour un ancien président des Etats-Unis, Donald Trump a été reconnu coupable de 34 délits de falsifications de documents comptables, destinées à cacher, juste avant sa victoire à la présidentielle de novembre 2016, un paiement de 130.000 dollars à une actrice de films X, Stormy Daniels. 

L'argent lui avait été versé pour qu'elle taise une relation sexuelle qu'elle dit avoir eue avec lui en 2006, ce que M. Trump a toujours nié. 

Il est poursuivi au pénal dans trois autres dossiers, mais aucun autre procès n'aura lieu avant la présidentielle. 

Ce qui signifie que les électeurs américains ne connaîtront aucune peine, ni verdict pénal contre le républicain quand ils se rendront aux urnes ou voteront par correspondance. 

Donald Trump a déjà été reconnu responsable et condamné à des centaines de millions de dollars de dommages et intérêts dans des procès au civil, dont l'un pour diffamation et viol de l'ancienne chroniqueuse de presse E. Jean Carroll. 

Il a d'ailleurs fait appel. 

Dans l'affaire Stormy Daniels, l'ancien président encourt en théorie et au maximum de la prison ferme, mais de nombreux experts jugent plus probable que le juge prononce une peine alternative à la prison, comme du sursis probatoire. 

Le juge Merchan relève encore que M. Trump a réclamé un report du prononcé de la peine "pour éviter l'impact potentiel +politiquement préjudiciable+ qu'une sentence pourrait avoir sur lui et sur ses perspectives pour la prochaine élection". 

Mais pour la magistrate, que Donald Trump a maintes fois vilipendé, "les verdicts (de la justice) doivent être respectés de façon à ne pas être dilués face à l'énormité de la prochaine élection présidentielle". 

"La cour est une institution juste, impartiale et apolitique", a-t-il martelé. 

 

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