Le dîner des con-descendants
Edito - L’Elysée aurait-elle lancé une série intitulée Le dîner de con-permanents ? Nouvelle MGM, ou Macron-Goldwyn-Mayer ? L'exécutif s'est-il transformé en producteur d'une télénovela, ayant à cet effet été rebaptisé le CNC (Centre National du Cinéma) "Centre national de la con-descendance" ?
Non contente d'enchaîner les discours infantilisants, et malheureusement pour l'image de la France et pour l'institution elle-même, tout porte à croire que la présidence de la République a intégré à temps plein la société du spectacle, le plus souvent sur les ondes d'un service public financé par les Français (à perte et/ou pour leur perte ?).
Le scénario de ce “dîner des con-descendants permanents” ou des “compères-manants” est on ne peut plus simple : Emmanuel Macron en est systématiquement l'invité vedette (1). À chacune de ses apparitions publiques (défilé du 14-Juillet, du 8-Mai, etc.), notre Jacques Villeret de service est hué, conspué, sifflé. Le clou du spectacle, aura sans doute été planté lors de son discours d'ouverture de la Coupe du monde de rugby le 8 septembre dernier. Et que dire de la mise en scène somptueuse à Versailles à l’occasion d’un dîner en grande pompe en l’honneur du roi Charles III ? Au menu, du homard bleu alors que les Français doivent se serrer la ceinture et que l’on incite les distributeurs d’essence à vendre à perte (refusé rapidement par Alexandre Bompard, DG de Carrefour, et Patrick Pouyanné, PDG de TotalEnergie).
Comme un François Pignon en orbite jupitérienne, Emmanuel Macron est également le convive principal des dîners organisés par ses homologues étrangers. Notamment ces dirigeants fantoches, ou « nègres de maison » (2), que la Françafrique place régulièrement depuis des décennies à la tête de républiques bananières. Mais ceux-ci sont tout de même de moins en moins nombreux à accepter la mainmise des intérêts français privés sur leurs pays sous couvert "d’influence culturelle". Encore complaisants, il y a peu, malgré une image de la fonction présidentielle déjà très nettement dégradée par Nicolas Sarkozy et François Hollande, ces marionnettes africaines continuaient à cirer les pompes de leurs homologues français, sinon avec un respect certain, du moins avec un certain respect.
Mais depuis qu'Emmanuel Macron exerce la fonction suprême, ces messieurs rient de lui, à la manière des personnages incarnés par Thierry Lhermitte et Daniel Prévost dans Le Dîner de cons. Et cela est à la fois logique, légitime et parfaitement compréhensible.
Emmanuel Macron fait en effet montre à l'encontre des dirigeants africains d'une arrogance, d'une suffisance et d'un mépris incroyables, prince des "con-descendants" d'une France néocolonialiste, paternaliste, esclavagiste et raciste dont plus personne ne veut.
Et cette idiosyncrasie de ceux qui souffrent d'une forme de complexe de supériorité poussé à l'extrême, le Président en fournit également un bel exemple à propos de la limitation à deux mandats successifs prévue par notre Constitution pour le chef de l'État.
Pardi, dès lors que cette interdiction sonne le glas des agapes au terme de son mandat actuel !
Or, capricieux à l'excès cet "enfant pas terminé" (3) ne peut pas accepter que la fin de la récréation lui soit signifiée.
On dit que le pire des mépris consiste à faire silence.
Alors d'accord, c'est décidé : je ne vais plus parler d'Emmanuel Macron dans mes éditoriaux... jusqu'à l'heure du prochain dîner !
(1) Très mauvais acteur qu'il est. Sa professeur de théâtre est, paraît-il, très en colère. Les scénaristes de la série envisageraient semble-t-il une inversion des rôles pour la saison 2027 : l'actuelle Première dame s'offrirait la tête d'affiche et l'actuel chef de l'Etat serait cantonné au rôle de Premier homme. Les prochains épisodes pourraient donc promettre !
(2) Cette expression péjorative a été inventée par Malcolm X. Elle désignait à l'origine les membres de la communauté noire américaine qui légitimaient ou rejoignaient les positions du pouvoir blanc.
(3) Là, c'est Philippe de Villiers qui parle, de son nom complet Philippe Le Jolis de Villiers de Saintignon.
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