Menteurs, Menteurs. Cela n'est pas près de s'arrêter !

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Xavier Azalbert, France-Soir
Publié le 21 février 2024 - 18:15
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L'ancien Premier ministre britannique Boris Johnson au St James's Palace à Londres, le 10 septembre
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POOL/AFP/Archives - Daniel LEAL
Menteurs Menteurs. Cela n'est pas prêt de s'arrêter !
POOL/AFP/Archives - Daniel LEAL

Jim Carrey peut aller se rhabiller.

Il a beau interpréter excellemment un menteur invétéré convulsif pathologique dans le film Menteur Menteur, comparé aux professionnels de la "menterie" publique érigée au rang de dogme que sont nos politiciens et les journalistes des médias mainstream, il fait figure d'amateur.

Petit rappel des faits.

Tandis qu'au début du conflit russo-ukrainien, Emmanuel Macron n'a eu de cesse de "dialoguer" avec Vladimir Poutine, à l'inverse, Boris Johnson, Premier ministre britannique à l'époque, avait opté, lui, pour une approche ouvertement hostile à Moscou.

"Le Royaume-Uni est avec vous, et sera avec vous jusqu’à la victoire", avait-il déclaré alors (propos qui lui ont valu une interdiction d’entrée sur le territoire russe), en apportant un soutien militaire et logistique à l'Ukraine qui a été salué par le président ukrainien, Volodymyr Zelensky.

Empêtré qu'il était, à cette période, dans des problèmes de politique intérieure, Johnson est d'ailleurs accusé par ses détracteurs d'avoir instrumentalisé la guerre en Ukraine, pour occulter d'autres problèmes, et tenter ainsi de s'en dépêtrer. En vain, puisque ceux-ci n'ont fait qu'empirer. Incapable de les résoudre, Boris Johnson a été contraint à la démission le 7 juillet 2022.

Oui. À l'instar de Mike Myers, l'interprète d'Austin Powers (autre célèbre sujet de Sa Majesté), celui qui, Outre-Manche, est surnommé "BoJo" a perdu son "mojo', l'énergie intérieure qui faisait son succès.

Depuis lors, l'ami Boris avait totalement disparu des radars.

Mais voici qu'il vient de réapparaître. Soudainement sorti de sa boîte, M. Johnson s'est fendu d'une vidéo dans laquelle il exhorte ses compatriotes à ne pas croire ce que Vladimir Poutine a dit durant l'interview événement avec le journaliste américain Tucker Carlson.

 

 

Il faut le comprendre. Dans cette interview consultée par des centaines de millions d'internautes, Boris Johnson est cité à plusieurs reprises par Vladimir Poutine, et l'Anglais en prend pour son grade ! Le président russe évoque les mensonges avérés que l'ex-locataire du 10 Downing Street proférait quand il y officiait, mensonges hénaurmes sur la Russie. Les menteurs professionnels que sont les politiciens n'étant pas à une torsion de la vérité près, l'arroseur arrosé s'est senti obligé de réagir. D'en remettre une couche...

 

 

Quant aux bonimenteurs patentés des médias mainstream français, ils n'ont absolument rien à envier à leurs homologues anglais 

Voici, par exemple, ce que les "journalistes" de LCI ont dit, le lendemain de l'interview de Poutine : "Il faut les infester de fake news !" Rien que ça !

Entre applaudissements et autocongratulation, nos "médiatocs" ont vraiment porté aux nues et respecté avec noblesse, courage et élégance, les devoirs que la Charte de Munich impose aux journalistes, et de respecter, notamment, celui qui est le plus fondamental d'entre tous : ne jamais trahir la vérité. Ne pas mentir délibérément. Ou livrer une information sciemment tronquée, dans le but de tromper les lecteurs, auditeurs, téléspectateurs et internautes.

Pourfendeurs revendiqués des fake news qu'ils sont, les "journalistes" de LCI recommandent donc officiellement de mentir (davantage) pour contrer l'effet de l’interview de Vladimir Poutine...

Voilà où nous en sommes arrivés, avec les pratiques d’inversion accusatoire, les arrangements permanents avec la vérité. Emmanuel Macron a institutionnalisé la pratique : fausses vérités et les vrais mensonges, à diverses sauces, imposés en de multiples occasions aux Français depuis qu'il est à l’Élysée, dans la majeure partie des domaines.

Et notre Président est relayé par ses ministres et ses secrétaires d'État, par les parlementaires membres ou soutiens de la majorité, par les médias étatiques, et par les médias subventionnés, possédés pour la plupart par des oligarques. Qui ont contribué au "placement" d’Emmanuel Macron à l’Élysée, en 2017, pour servir leurs intérêts, au détriment du bien public, et qui ont récidivé en 2022.

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