Simulacres et simulations
TRIBUNE - L'Occident, cet Empire du Bien déclinant et décadent qui prétend pourfendre le Mal de toutes parts, n'est en réalité qu'une imposture politique masochiste incarnée par la lâcheté.
Les guerres décrétées contre les maux désignés comme ennemis, virus, islamisme, racisme, régimes autocratiques, ne sont, en réalité, que des faux prétextes utilisés pour colmater les brèches d'un édifice de plus en plus fragile.
Car ces guerres qui ne sont, en vérité, jamais réellement menées ne sont que des simulacres destinés à donner une bonne conscience à un pouvoir désormais largement dénudé et ne servent qu'à entretenir un mythe derrière lequel les manipulateurs essaient de se cacher comme ces enfants pris le doigt dans le pot de confiture, persuadés d'être invisibles.
Le Roi est donc nu.
Mais il persévère hélas dans son imposture, car il y a encore trop de sots pour ne pas le voir et l'enfant prodige, qui dans sa candeur le proclamerait spontanément « nu », n'est probablement pas encore né.
Guerre contre le virus, guerre contre l'islamisme, guerre contre le racisme, guerre contre la pauvreté et toutes les inégalités.
Vraiment ?
Si c'était vrai, ça se saurait depuis longtemps.
Guerre contre la Russie alors ?
Non plus puisque l'Empire contribue à fournir des armes et des munitions au service syndical minimum en veillant bien à ne pas fâcher le Tsar qui ricane derrière son arsenal de l'apocalypse dans son immense domaine sanctuarisé, le plus grand de la planète, en attendant le faux pas fatal de l'Occident qui l'autoriserait à enfin commencer les « choses sérieuses ».
Impostures donc dans toutes ces pseudo-guerres que l'Empire est, en fait, incapable de mener, faute de moyens mais surtout faute de courage, car l'Occident a peur, peur de la mort, peur de la finitude, peur de la maladie, de la souffrance, de la perte et surtout peur de lui-même, perdu dans son hyper matérialisme exacerbé et totalement dénué de la moindre dimension sacrée de laquelle il s'est lui-même volontairement coupé depuis l'avènement du grand marché globalitaire.
À l'inverse de ses ennemis déclarés qui vivent dans un autre monde.
Qu'importe puisque les bonnes et belles âmes persistent à vociférer contre Poutine en déversant leurs litanies russophobes décomplexées à longueur de journée tout en gesticulant et en moulinant verbalement des menaces guerrières auxquelles personne ne croit sérieusement.
Et l'autocrate rusé de répondre « qu'ils essaient ».
Pourtant : Si vis pacem, para bellum
Si tu veux la paix, prépare la guerre.
Or, c'est bien là que le bât blesse, car l'Occident a juré de ne plus même envisager de faire la guerre pour préserver la paix et la souveraineté dans tous les domaines et comme chacun le sait la guerre, c'est mal.
Le problème, c'est que la nature de l'univers est tout autre et que les rapports de force s'imposent à nous de manière cruelle en dépit de toutes les croyances et de toutes les déclinaisons niaises de fin de l'histoire.
Plus personne en Occident ne veut ni ne sait faire la guerre.
Ni contre le Covid qu'on ne soigne pas, car décrété incurable, ni contre l'islamisme par électoralisme et par crainte des représailles des territoires perdus, ni contre la Russie par crainte d'anéantissement mutuel probable ou plus simplement pour préserver un niveau de vie et de production. (pour les Allemands par exemple).
Et pour cause puisque ce sont les guerres déclarées et menées par les Occidentaux qui ont été les plus meurtrières au monde. Aucun concurrent en la matière. La civilisation occidentale est experte en génocides et en meurtres de masse.
Les vrais maux de l'Occident, ceux qui nous rongent et qui nous perdent, sont déniés et occultés et aucun combat n'est et ne sera mené contre eux.
Il est donc plus commode de faire semblant de mener des guerres contre des moulins à vent.
Oui, le monde et l'existence sont tragiques, cruels et dangereux et il faut beaucoup de courage et de lucidité pour le reconnaître et décider de conserver la paix en préparant la guerre.
Encore beaucoup plus pour la faire.
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