Stop à la fraude
TRIBUNE/ANALYSE - Non, il ne s’agit pas de parler ici de la "fraude fiscale", de la "fraude sociale", ou de la "fraude numérique". Mais bien de la fraude gouvernementale en matière de communication et de désinformation. Une information polluée d’arrangements successifs avec les faits.
Le temps n’est plus à l’information mais à la communication et le "spinning" (l’angle ou interprétation des faits choisi) en est une pratique constante. L’importance de l’angle choisi permet de créer un biais qui enferme le lecteur ou auditeur dans un certain nombre de biais qui entraînent de "vraies vérités et de faux mensonges".
Et d’ailleurs, pour première preuve de l’enfermement de l’esprit, voyons l’usage de plus en plus croissant de l’Intelligence Artificielle qui telle la réalité virtuelle enferme le lecteur dans un biais de situation.
Autant, au cinéma, on paie un billet pour aller voir une histoire et peu importe si la personne dans la voiture qui conduit à réellement les cheveux au vent ou si elle est dans un studio enfermé à Bobigny, le spectateur sait à quoi s’en tenir.
Mais dans les médias, il devient de plus en plus critique de dépatouiller le vrai du faux, de dépolluer l’information. Pour autant, nos gouvernants devraient savoir que le mensonge visant à masquer leurs agissements est une voie sans issue. Albert Camus le savait : "La vérité jaillira de l'apparente injustice". La vérité ne saurait être éternellement confinée.
Et cette semaine encore nous avons quelques superbes exemples de cette fraude à la communication.
En guise de mise en bouche, un premier exemple est celui de Gabriel Attal, ministre de l'Action et des Comptes publics, qui s’exprime depuis plusieurs jours sur les fraudes liées à la carte Vitale et le nombre de cartes en circulation. Un petit extrait de ses déclarations sur BFMTV est disponible sur Vie publique :
APOLLINE DE MALHERBE : Est-ce qu'aujourd’hui vous considérez qu'il n'y a plus de fausses cartes Vitale ou de cartes Vitale qui ne correspondraient pas à un assuré ?
GABRIEL ATTAL : Il en reste quelques centaines et on s’attache évidemment à aller jusqu’au bout et à les désactiver mais aujourd’hui le sujet n’est plus celui-là.
AdM : Quelques centaines uniquement, pour vous c’est une évidence.
GA : Quelques centaines, 942 très exactement selon le rapport de la mission d’inspection générale des affaires sociales. Aujourd’hui le sujet c’est quoi ? C’est les cartes Vitale qui sont utilisées par des personnes qui n’ont pas le droit à se faire rembourser leurs soins…
AdM : Parce que les chiffres quand vous dites 942, c’est ultra-précis.
GA : Oui.
AdM : Ça veut dire que vous arrivez à ce degré de précision…
GA : Oui parce qu’il y a une mission de l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS) et de l’Inspection générale des finances (IGF) qui a travaillé sur ce sujet, qui a pris les données aujourd’hui des cartes Vitale, et qui les a croisées avec les données de l’INSEE et des recensements.
AdM: Il y a un chiffre aussi qui circule qui dit qu’il y a 58 millions de cartes Vitale actives, ça c’est ce que dit la Cour des comptes en mai 2023 et qu’il n’y aurait de porteurs réels que 55,4 millions, donc moi je n’arrive pas au 900…
GA : Non parce qu’en fait là la Cour des comptes s’appuie sur un fichier qui s’appelle..., on va rentrer dans de la technique.
Devant ces chiffres surréalistes, Charles Prats s’est violemment insurgé sur twitter en montrant un certain nombre de tableaux et d’informations.
Rappelons qu’il est magistrat, ancien membre de la Délégation Nationale de lutte contre la Fraude jusqu’en 2012.
🔴 [𝐀𝐋𝐄𝐑𝐓𝐄] #FraudeSociale 𝐋’𝐢𝐧𝐬𝐩𝐞𝐜𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐠é𝐧é𝐫𝐚𝐥𝐞 𝐝𝐞𝐬 𝐟𝐢𝐧𝐚𝐧𝐜𝐞𝐬 (𝐁𝐞𝐫𝐜𝐲) 𝐜𝐨𝐧𝐟𝐢𝐫𝐦𝐞 𝐡𝐢𝐞𝐫 𝐝𝐚𝐧𝐬 𝐬𝐨𝐧 𝐫𝐚𝐩𝐩𝐨𝐫𝐭 : 73,1 𝐦𝐢𝐥𝐥𝐢𝐨𝐧𝐬 𝐝’𝐚𝐬𝐬𝐮𝐫é𝐬 𝐬𝐨𝐜𝐢𝐚𝐮𝐱 𝐩𝐫𝐢𝐬 𝐞𝐧 𝐜𝐡𝐚𝐫𝐠𝐞 𝐩𝐨𝐮𝐫 67,8 𝐦𝐢𝐥𝐥𝐢𝐨𝐧𝐬… pic.twitter.com/FA1fz4yPs5
— Charles Prats APM 🇫🇷⚖️ (@CharlesPrats) June 1, 2023
Texte du tweet :
IGF et IGAS estiment (comme moi) que ce doit être la priorité de lutte contre la fraude L’IGF et l’IGAS (inspection générale des affaires sociales) nous informent qu’il y a donc 5,3 millions d’assurés sociaux pris en charge en plus que d’habitants. Dont 4,9 millions âgés de 16 ans et plus.
Les deux inspections expliquent qu’en l’état… il n’y a pas d’explication à l’ampleur de l’écart concernant au moins 4 Millions de personnes.
Les deux inspections concluent à ce que le traitement du surnombre des assurés sociaux pris en charge, soit prioritaire dans la lutte contre la fraude : ce que je dis et redis depuis des années et mes deux livres. Merci aux inspections de me rejoindre dans la définition des axes d’action.
Pourtant le plan de lutte contre la fraude sociale de Gabriel Attal ne cible pas cette question. Le rapport de l’IGF et de l’IGAS lui a pourtant été remis il y a un mois et je suis venu lui expliquer en tête à tête le problème .
Pourquoi ne pas agir ?
Les tableaux mentionnés dans le tweet de Charles Prats viennent du rapport de plus de 300 pages de l’IGAS, publié en avril 2023 concernant la nouvelle carte biométrique. Dans l'annexe 2 page 108 du rapport, on trouve effectivement les affirmations suivantes :
2.2. La population assurée française est connue de manière incrémentale sur la base de données administrative Le répertoire national inter-régimes des bénéficiaires de l’assurance maladie (RNIAM) comportait 72 458 072 assurés au 2 janvier 2020, 72 873 222 assurés au 1er janvier 2021 et 73 109 186 assurés au 1er janvier 2022 disposant de droits ouverts et dont les régimes d’assurance maladie n’ont pas connaissance du décès. Ces assurés sociaux étaient répartis en fonction de leur âge de la manière suivante.
Ces affirmations montrent que Gabriel Attal s’arrange avec la vérité de manière éhontée sur les vrais chiffres de cette fraude puisqu’il explique dans son interview que ces chiffres viennent de l’IGAS : inspection des affaires sociales, alors que leur dernier rapport indique des chiffres totalement différents. Et un mensonge.
Comme second exemple, la cabale déclenchée ces derniers jours contre le Professeur Raoult. En effet, l’ANSM (Agence nationale de sécurité du médicament) et quelques médecins en vue, qui lui sont souvent rattachés, ainsi que le Ministre de la Santé François Braun, ont déclenché une gigantesque attaque contre le professeur Marseillais au sujet des soins prodigués à l’IHU-Méditerranée. Ces attaques ont été décrites dans divers articles publiés dans France-Soir.
Ces médecins, parlementaires, sénateurs, journalistes ne portent pas d’attention aux patients dûment soignés à l’IHU. Pas plus qu’ils ne s’intéressent aux divers pays qui ont soigné avec succès en faisant usage des traitements précoces. Ils ne semblent pas non plus prêter attention à la presse internationale sur ces traitements qui ont marché sur le Covid comme l’hydroxychloroquine ou l’ivermectine.
De nombreux scientifiques en France et à l’étranger ont pris la défense du Professeur Raoult, comme en atteste cette tribune initiée par l’association BonSens.org.
Il est donc légitime de se demander si les soi-disant études réalisées par les frondeurs anti-Raoult sont lues avec la même méthode que Gabriel Attal lorsqu’il évoque les statistiques de l’IGAS.
Quelques comparaisons faciles à établir sur les taux de mortalité Covid suivant les pays qui utilisent l’hydroxychloroquine ou l’ivermectine , y compris pour d’autres motifs que le Covid suffisent pour dépolluer l’information. Et ce petit tableau comparatif, très simple à réaliser à partir des donnés de Statistica, montre les résultats que les médias et politiques ne sauraient vous montre. Incroyable, mais vrai.
La France a parmi ses pays, le taux de mortalité (0,238%) de décès Covid (bien sûr ceux sont les décès rapportés comme morts de la Covid) plus élevé que l’Allemagne (0,205%) ou le Japon (0,059%) qui est lui-même largement supérieur à celui de la Côte d'Ivoire, du Sénégal et du Nigéria des pays plus pauvres et habituellement touchés par les maladies infectieuses.
LA différence entre la France et l’Allemagne est statistiquement significative alors autant dire qu’avec les autres pays aussi.
L’évolution de ces chiffres pendant l’épidémie est disponible sur OurWorldinData qui est tout aussi facile à utiliser. Les chiffres représentent le nombre de décès par million d’habitants du pays.
Précisions que le Nigeria comme de nombreux pays africains ont depuis le début recommandé l’usage de l’hydroxychloroquine contre le Covid, comme le disait France-Info en 2020. De plus, les pays africains ont très peu vacciné leur population.
Le Japon a fait usage de l’ivermectine à partir de 2021. La recommandation avait en particulier été initiée par un commentaire du prix Nobel Satoshi Omura et par le Docteur Haruo Ozaki , président de l’Association médicale métropolitaine de Tokyo qui avait appelé, le 13 août 2021, à la généralisation de son utilisation par les médecins généralistes.
Rajoutons qu’une étude de 2021 au Brésil comparait le Para et l’Amazonas, deux états sur la même latitude. Elle rapportait que le Para avec 296 décès par million d’habitants, avait cinq fois moins de décès Covid que l’Amazonas (1645 décès par million d’habitants).
Cette différence notable interpellait, car les autorités sanitaires du Para (296) avaient non seulement recommandé les traitements précoces, mais aussi organisé leur approvisionnement auprès des fournisseurs et mise à disposition des professionnels de santé.
Dans ce deuxième exemple, les statistiques réelles ne semblent pas plus intéresser ceux qui attaquent le professeur Raoult qu’elles n’intéressent Gabriel Attal, préférant ainsi se conformer au narratif.
De multiples autres exemples de ces inversions, de ces fausses vérités ou vrais mensonges existent sur le climat, la sécheresse, l’inflation et en particulier le prix de l’énergie ou encore l’emploi ainsi que de nombreux chiffres économiques et financiers.
Et même si nous sommes en droit d’attendre un minimum d’éthique et de déontologie de la part des membres du gouvernement et de la "team" anti-Raoult, ils n’hésitent pas à professer des mensonges ou à tordre les faits. Après avoir constaté ces mensonges, faut-il subodorer un haut niveau de corruption impunie, qui règne au sein de notre pays et de l’Union Européenne ?
Une chose est désormais acquise : le premier combat doit bien être celui de lutter contre la fraude gouvernementale qui, jour après jour, apparaît avec l’usage de chiffres faux pour nous maintenir dans un brouillard de désinformation. Cela rend donc plus aisé de faire passer l’agenda 2030, un agenda particulièrement délirant.
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