Xavier Gorce : quand on n’a que la haine...
Joel Saget / AFPTRIBUNE — Le dessinateur Xavier Gorce, qui s’était déjà tristement illustré par des dessins dans lequel il faisait éclater tout son mépris à l’encontre des Gilets jaunes ou des sceptiques envers la vaccination de masse à marche forcée, a franchi une étape dans l’ignominie, en déclarant, via son compte Twitter :
"Je suis contre la cancel culture quand elle veut faire taire par coercition une personne dont on ne partage pas l’expression. Mais je suis pour la mise à l’écart des criminels et de leur soutien. Donc tout ce qui est russe doit être banni. Et pas seulement le temps d’un émoi." "La Russie doit être effacée de la communauté internationale pour 10 ans, 20 ans, 100 ans, tant qu’elle sera un État mafieux et d’une brutalité sans égal. Il faut vraiment et patiemment plonger ce pays dans la nuit."
Là, on est au-delà de la culture de l’effacement. Xavier Gorce ne se contente pas de détruire ou d’effacer de l’espace public les personnalités ou les idées dont les pratiques sont réprouvées : il s’agit d’exclure en fonction de l’origine des personnes, ce qui est pire encore.
Une déclaration qui a beaucoup fait réagir : "Tu veux brûler les auteurs russes ? Interner les ressortissants russes ?", demande le journaliste Jean Quatremer à Xavier Gorce, lui rappelant au passage que l’essentialisation est un fondement du racisme.
Tu veux brûler les auteurs russes? Interner les ressortissants russes?
— Jean Quatremer (@quatremer) March 5, 2022
À Monsieur Gorce, "tweeteur" de la haine ordinaire, on ne peut que recommander la lecture de la dernière lettre que le résistant Missak Manouchian a écrite à sa femme avant d’être fusillé par les nazis :
"Au moment de mourir, je proclame que je n'ai aucune haine contre le peuple allemand et contre qui que ce soit, chacun aura ce qu'il méritera comme châtiment et comme récompense. Le peuple allemand et tous les autres peuples vivront en paix et en fraternité après la guerre qui ne durera plus longtemps. Bonheur ! à tous ! »
Une leçon d’humilité que beaucoup d’esprits qui se croient animés d’intentions louables feraient bien de méditer.
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