Bienvenue en Absurdistan, où les parcs d’attractions n’ont pas d’attraction, où les stations de ski sont fermées l’hiver, et où les étudiants ne peuvent aller en cours qu’une fois leur examen passé : mieux vaut ne pas trop se hâter de l’ouverture prochaine des cinémas, les films pourraient y être projetés sans le son.
L’ouverture des stations de ski sans ski
Le secrétaire d’État au Tourisme Jean-Baptiste Lemoyne vient d’annoncer aux professionnels de la montagne
la réouverture des remontées mécaniques le 19 mai. Cette réouverture sera progressive, avec une jauge de 50% dans un premier temps. Il faut savoir se réjouir des petites choses.
À l’amertume des Français, fait écho
le bilan satisfaisant du modèle suisse. Le gouvernement a fait le pari de maintenir les remontées mécaniques ouvertes et il est largement gagné. Aucun foyer de contamination n’est à déclarer et la baisse de la fréquentation, en raison de l’absence des étrangers, n’est que de 24% en moyenne.
L’OMS a rappelé que, l’année dernière, la station de ski d’Ischgl avait été l’un des principaux centres de dissémination du Covid-19 en Europe. C’est vrai, mais c’est davantage la faute des bars et des restaurants que des remontées mécaniques et des pistes. Pour limiter les contaminations, des policiers bloquaient, à certaines heures, les routes d’accès à certains domaines afin d’empêcher un afflux trop important. Ce bilan réussi contraste avec celui de la France, où les professionnels n’ont cessé de discuter avec le gouvernement tout au long de l’hiver, pour mettre en place des protocoles et assurer la sécurité des clients. Mais cela n'a pas suffi à convaincre. La réouverture des remontées mécaniques a été repoussée, mois après mois.
L’ouverture des parcs d’attraction sans attraction
Ce jeudi matin sur RMC, Jean-Baptiste Lemoyne, le secrétaire d'Etat chargé du tourisme, a confirmé la réouverture des parcs à thème le 19 mai. Leurs attractions n’ouvriront cependant que le 9 juin. Un décalage qui se justifie par la volonté de ne pas déconfiner trop vite, afin d’éviter tout rebond de l’épidémie.
« On a envie de faire les derniers kilomètres très vite mais il faut y aller en bon ordre » affirme le secrétaire d’État. Avec les attractions fermées, on ne risque pas de pouvoir faire les derniers kilomètres très vite, mais on pourra très certainement y aller en bon ordre, en profitant des activités de plein-air, des zoos et de quelques espaces comme les aquariums, les seules activités ouvertes dans les parcs.
Jusqu'où ira-t-on dans l'absurde ? Des piscines qui rouvriront sans eau ? Des verres vides imposés au retour des terrasses ? Des théâtres sans comédiens ? Nous ne sommes sans doute pas au bout de nos surprises, faisons confiance à la prodigieuse inventivité de notre technocratie bien-aimée.