Accorder l'asile politique à Julian Assange ? La justice française dit non
ASSANGE - Mardi 5 septembre, le tribunal de Créteil a rejeté la demande en référé de l’association "Robin des Lois" qui entendait contraindre l’État français à permettre à Julian Assange d'enregistrer sa demande d’asile politique depuis le Royaume-Uni, où il est incarcéré depuis 2019.
Le journaliste australien Julian Assange est emprisonné depuis 4 ans et demi dans la prison de haute sécurité de Belmarsh à Londres. Il risque d’être extradé à tout moment vers les États-Unis, où il risque jusqu’à 175 ans de prison pour espionnage. Il a permis la publication de dizaines de milliers de documents confidentiels, notamment sur les opérations américaines en Afghanistan et en Irak.
Pour avoir l’asile en France, Julian Assange doit le demander… en France.
"La circonstance de sa privation de liberté ne permet pas de faire exception à la règle" en droit français, qui exige "la présence de l’individu requérant sur le territoire national ou de l’Union européenne" pour déposer une demande d’asile en France, édicte l’ordonnance rendue à Créteil.
Toujours selon cette ordonnance, l’association contestait l’application de plusieurs articles de loi en vertu desquels un étranger qui demande l’asile doit le faire depuis le territoire français. Pour l’association, ces articles étaient contraires au préambule de la Constitution française et à plusieurs conventions internationales. Le Tribunal de Créteil ne lui a pas donné raison.
L'association Robin des Lois ne prévoit pas de faire appel de cette décision, a déclaré à l'AFP son avocat, Me Emmanuel Ludot. Il a néanmoins appelé le garde des Sceaux, Eric Dupond-Moretti, ancien avocat de Julian Assange, à "s'emparer enfin de ce dossier".
En février 2022, l'Assemblée nationale avait rejeté un texte proposant le statut de réfugié au fondateur de WikiLeaks.
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