Affaire Benalla - Stéphane Fratacci, directeur de cabinet de Gérard Collomb, l'homme clé ?

Auteur(s)
La rédaction de France-Soir
Publié le 23 juillet 2018 - 15:01
Image
Stéphane Fratacci avec Manuel Valls en 2015
Crédits
©Sébastien Bozon/AFP
Stéphane Fratacci (ici en 2015 avec Manuel Valls) est directeur de cabinet de Gérard Collomb et aurait eu un rôle important dans l'affaire Benalla.
©Sébastien Bozon/AFP
Auditionné dans l'affaire Benalla ce lundi, Gérard Collomb a à plusieurs reprises évoqué son ignorance de nombreux détails. Il a expliqué avoir été prévenu par son directeur de cabinet, Stéphane Fratacci, et que c'est lui qui avait averti l'Elysée. Celui-ci devrait être également entendu.

Stéphane Fratacci, directeur de cabinet de Gérard Collomb, est-il l'homme qui détient les réponses (ou au moins les détails) dans l'affaire Benalla. Le ministre de l'Intérieur a été auditionné ce lundi 23 matin par la Commission des lois de l'Assemblée nationale dans le cadre du scandale. Il a à plusieurs reprises expliqué que c'est son directeur de cabinet qui s'était chargé de l'avertir ainsi que d'avertir l'Elysée.

Alors que les auditions ne font que commencer, ce directeur de cabinet apparaît déjà comme un homme clé pour comprendre comment l'affaire a pu être ainsi "étouffée". La présidente de la Commission des lois Yaël Braun-Pivet a annoncé qu'il sera entendu "très prochainement".

Stéphane Fratacci, 54 ans, diplômé de HEC et ex-élève de l'ENA (promotion "Liberté-Egalité-Fraternité"), a été nommé directeur de cabinet de Gérard Collomb en mai 2017, juste après la prise de fonction de ce dernier.

Conseiller d'Etat, il a notamment exercé les fonctions de directeur des libertés publiques et des affaires juridiques au ministère de l’Intérieur (2001 à 2006).

Préfet de l'Aisne (2007-2009), il a ensuite été nommé secrétaire général du ministère de l'Immigration, de l'intégration, de l'identité nationale et du développement solidaire, puis en 2012, préfet du Doubs, préfet de Franche-Comté. Il est présenté comme le "Monsieur immigration" de Gérard Collomb, ayant participé à l'élaboration de 90% des textes sur le sujet depuis 2001.

Voir: Affaire Benalla: Collomb estime que ce n'était pas à lui de saisir la justice

Selon les déclarations du ministre de l'Intérieur, Stéphane Fratacci a été prévenu de l'existence de cette vidéo par un chargé de mission auprès du ministère. C'est également lui qui serait venu lui rapporter la situation le 2 mai et qui l'aurait informé de la "qualité" d'Alexandre Benalla.

Gérard Collomb assure qu'avant la révélation du scandale mercredi 18 par Le Monde, il n'a pas évoqué la question avec le président de la République. C'est donc Stéphane Fratacci seul qui aurait échangé avec le cabinet d'Emmanuel Macron sur la question.

"Mon directeur de cabinet est prévenu que le cabinet de la présidence considère l'action de M. Benalla comme 'inacceptable' et qu'une sanction va être prise. (...) J'ai considéré que les faits signalés étaient pris en compte au niveau adapté", a fait savoir le ministre.

Plusieurs voix se sont cependant élevées durant l'audition pour s'étonner que si peu d'information sur la personnalité et le rôle sulfureux d'Alexandre Bennala, ainsi que ses étonnantes prérogatives, soient remontées jusqu'à Gérard Collomb, selon ses dires.

De quoi était au courant Stéphane Fratacci concernant Alexandre Benalla? Qu'a-t-il fait remonter à Gérard Collomb? Des questions qui apparaissent capitales puisque la ligne de défense principale du ministre ce lundi a été de marteler qu'il ne pouvait être au courant de tout, au point de n'être au courant de (presque) rien.

Lire aussi:

Affaire Benalla: le couple molesté avait été violent envers les CRS (vidéo)

Affaire Benalla: le rapport de l'IGPN devrait être remis à la fin de la semaine

L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.

Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement  car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.

Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.

Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.

Je fais un don à France-Soir

Les dessins d'ARA

Soutenez l'indépendance de FS

Faites un don

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription à la Newsletter hebdomadaire de France-Soir est confirmée.

La newsletter France-Soir

En vous inscrivant, vous autorisez France-Soir à vous contacter par e-mail.