Après les déroutes électorales, le PS forcé de vendre son siège historique parisien de Solférino ?

Auteur(s)
La rédaction de FranceSoir.fr
Publié le 02 août 2017 - 13:17
Image
L'ancien candidat du Parti socialiste à la présidentielle et député sortant des Yvelines, Benoît Ham
Crédits
© PHILIPPE LOPEZ / AFP/Archives
Les déroutes électorales de la présidentielle puis des législatives grèvent le budget du Parti socialiste, ainsi privé d'une large part de ses aides publiques.
© PHILIPPE LOPEZ / AFP/Archives
Le Parti socialiste pourrait vendre son siège emblématique de la rue de Solférino, à Paris, pour renflouer ses caisses, affirme "Le Canard enchaîné" de ce mercredi. Après les déroutes électorales de la présidentielle et des législatives, le manque à gagner pour les socialistes est 15 millions par an.

Il est des signes qui ne trompent pas: suite aux lourdes défaites électorales de la présidentielle et des législatives, le Parti socialiste est exsangue. Après l'hémorragie de militants et de cadres, le PS est désormais confronté à une large amputation de ses financements publiques, la situation est telle que la vente du siège historique de la rue de Solférino (Paris, VIIe arr.) est envisagée, selon Le Canard enchaîné daté de ce mercredi 2. Pire, celle-ci serait même "prochaine", affirme l'hebdomadaire.

"Avec les 6,5% de Hamon à la présidentielle et les 30 députés socialistes, le PS va connaître un trou dans ses recettes", confirme ainsi au Canard le trésorier du parti Jean-François Debat. Sous certaines conditions, le score d'un parti au premier tour des élections législatives ainsi que son nombre d'élus définissent ainsi le montant des aides publiques qui lui sont versées pendant les cinq années suivantes. Très exactement 1,42 euro par voix et environ 37.000 euros par député qui font que le PS, qui a réalisé son score le plus bas de la Ve République le 11 juin dernier, voit sa dotation passer de 25 millions d'euros par an à... seulement 7. Sans oublier l'ardoise laissée par Benoît Hamon pour sa campagne présidentielle, du fait qu'il n'ait pas réussi à se qualifier au second tour.

Bref, le pactole de 40 millions que pourrait rapporter la vente de Solférino, selon une étude que le PS, prévoyant, avait commandée, serait une bouffée d'oxygène pour les finances du parti. Et si le grand argentier Debat justifie ce choix également pour des raisons politiques ("on ne peut pas refonder le PS à Solférino"), le symbole n'en reste pas moins fort. Même l'ancien allié communiste, lui aussi au plus bas mais depuis bien plus longtemps, a réussi à garder son siège emblématique de la place du Colonel-Fabien (Paris, XIXe arr.).

Pour autant la vente n'est pas encore scellée puisqu'une autre hypothèse est encore sur la table. "Il y a deux options financières fortes. L'une qui consiste à faire évoluer les équipes qui animent le parti", révèle ainsi Jean-François Debat à Franceinfo.  Un "plan social" donc qui pourrait pourtant faire encore plus mauvais effet. Peste ou choléra? La direction provisoire du parti va devoir choisir d'ici "fin août".

Reste que le responsable de la situation est largement désigné en la personne de Benoît Hamon. Gageons que l'ancien frondeur -qui a en plus quitté depuis le navire socialiste après l'avoir mené au naufrage- aura ainsi du mal à garder des contacts cordiaux avec ses anciens camarades. "Si on en arrive là, c'est à cause de sa campagne de merde", s'énerve ainsi un cadre du PS cité par Le Canard enchaîné. Puis de poursuivre: "Hamon sait bien que ce bilan financier aurait pesé dans la préparation du prochain congrès et, dans les sections, les militants lui auraient rappelé qu'il nous a laissé une ardoise de 15 millions d'euros. C'est pour ça qu'il s'est tiré en annonçant la création de son mouvement". 

À LIRE AUSSI

Image
Jean-Christophe Cambadélis devra s'assurer le soutien d'une majorité du PS lors de son congrès.
Cambadélis : les départs de Valls et Hamon favorisent le chantier de "refondation idéologique" du PS
Les départs de Manuel Valls et de Benoît Hamon, "clarification par le vide", favorisent le chantier de "refondation idéologique" du PS, estime le premier secrétaire so...
08 juillet 2017 - 13:37
Politique
Image
Photo prise le 1er juillet 2017 à Reuilly d'une militante avant un meeting de l'ancien candidat soci
Hamon lance le "mouvement du 1er juillet" à Paris
L'ancien candidat socialiste à la présidentielle Benoît Hamon a annoncé samedi son départ du Parti socialiste, où il militait depuis trente ans, et sa volonté de parti...
01 juillet 2017 - 18:24
Politique
Image
Julien Dray, le 24 juin 2017 à Paris
Dray dénonce Hamon, "l'enfant gâté de la politique" qui refuse de rendre des comptes
Julien Dray a vigoureusement critiqué dimanche la décision de Benoît Hamon de quitter le PS pour lancer son "Mouvement du 1er juillet", lui reprochant de se comporter ...
02 juillet 2017 - 19:15

L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.

Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement  car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.

Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.

Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.

Je fais un don à France-Soir

Dessin de la semaine

Portrait craché

Image
ARA
Décès de ARA, Alain Renaudin, dessinateur de France-Soir
Il était avant toute chose notre ami… avant même d’être ce joyeux gribouilleur comme je l’appelais, qui avec ce talent magnifique croquait à la demande l’actualité, ou...
07 novembre 2024 - 22:25
Portraits
Soutenez l'indépendance de FS

Faites un don

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription à la Newsletter hebdomadaire de France-Soir est confirmée.

La newsletter France-Soir

En vous inscrivant, vous autorisez France-Soir à vous contacter par e-mail.