Attentat déjoué : l'opposition dénonce un coup de communication de François Hollande
Avoir utilisé l'attentat déjoué du Fort Béar pour redorer son image et celle du gouvernement. C'est en somme ce que reproche une partie de l'opposition à François Hollande. Dès mercredi 15, le président de la République annonçait que des "actes terroristes qui auraient pu être produits" avaient été déjoués "cette semaine".
Suite à cette déclaration, le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a dû préciser les faits dès ce jeudi, alors que la garde à vue des suspects ne devait se terminer que vendredi 17. Pour beaucoup, cette communication était précipitée. Et si les attentats réussis sont forcément aux centre de l'actualité, les pouvoirs publics restent d'habitude discrets sur les cas déjoués.
Pour certains membres de l'opposition, François Hollande a donc voulu instrumentaliser ce succès des services antiterroristes: "Il y a une volonté de communication politique et pas seulement de lutte antiterroriste", a déclaré sur Europe-1 le directeur général des Républicains, Frédéric Péchenard, dénonçant une manœuvre dans le but de "masquer un certain nombre d'échecs ou de difficultés du gouvernement dans le domaine du chômage ou économique".
Même son de cloche pour le vice-président du Front national Florian Philippot, pour qui "Hollande a fauté". Le numéro-2 du FN considère dans un tweet que "les Français n'attendent pas de la sur-communication sur les attentats islamistes, mais enfin de l'action et de l'autorité!".
Interrogé sur le sujet ce jeudi, Bernard Cazeneuve a renvoyé la balle à une opposition qui, selon lui, se concentre sur la polémique plutôt que sur la question terroriste: "Quand le sage montre la lune à un imbécile, l'imbécile regarde le doigt", a taclé le ministre de l'Intérieur. "On peut faire de chaque sujet une polémique. Nous ne voulons pas faire de polémique mais nous concentrer sur l'essentiel".
Selon les premiers éléments de l'enquête, quatre hommes dont un mineur avaient pour projet d'enlever et de décapiter un gradé de l'armée au Fort Béar (Pyrénées-Orientales), lieu d'entrainement aux techniques de commandos. Ils avaient également prévu de filmer leur acte et de le diffuser sur Internet.
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