Brexit : "Quand c'est non c'est non" rappelle Hollande
Sans craindre de s’immiscer dans le débat qui fait rage au Royaume-Uni, François Hollande a mis les points sur les i, s'exprimant avec des accents dramatiques à l'issue de rencontres à l'Elysée avec les Premiers ministres slovaque et suédois, Robert Fico et Stefan Löfven.
"C'est plus que l'avenir du Royaume-Uni dans l'Union européenne qui se joue-là, c'est l'avenir de l'Union européenne", a martelé le président français selon lequel "le départ d'un pays qui est géographiquement, politiquement, historiquement dans l'Union européenne aurait forcément des conséquences extrêmement graves".
Aux yeux de Paris, a-t-il prévenu, la sortie du Royaume-Uni de l'UE serait "irréversible". François Hollande a ainsi opposé une fin de non recevoir aux pro-Brexit qui font miroiter une possible révision des liens entre Londres et Bruxelles. "Quand c'est non c'est non et il n'y a pas de statut intermédiaire", a-t-il tranché.
Dans l'hypothèse d'une sortie de l'UE, a-t-il au contraire mis en garde, le Royaume-Uni courrait le "risque très sérieux de ne plus pouvoir accéder au Marché unique et à ce qui fait l'espace économique européen".
Et même dans celle où les Britanniques choisiraient de rester dans l'UE, "les engagements seront tenus mais il ne peut pas y avoir de renégociation" des "exemptions et des dérogations" consenties à Londres, a-t-il encore averti.
En attendant le verdict des urnes en Grande-Bretagne, François Hollande a "multiplié les contacts". Il s'est ainsi entretenu mercredi après-midi avec le Premier ministre néerlandais Mark Rutte, dont le pays assure jusqu'à la fin juin la présidence tournante de l'UE après s'être déjà entretenu la veille avec le président du Conseil européen Donald Tusk.
Quelle que soit l'issue du scrutin, François Hollande se rendra aussi "la semaine prochaine" à Berlin pour y rencontrer la chancelière allemande Angela Merkel et "travailler à la relance de la construction européenne". Avant ou après le sommet européen post-référendum des 28 et 29 juin à Bruxelles? L'entourage du chef de l'Etat français assurait mercredi ne pas être encore en mesure de le préciser.
L'objectif, a cependant indiqué François Hollande lui-même, serait d'"assurer plus de protection" des frontières et des citoyens européens, de traiter la question des réfugiés "avec humanité et en même temps responsabilité" ou encore de permettre à la défense européenne de "jouer tout son rôle".
Outre le sommet de la fin juin, a-t-il confié, "d'autres réunions" pourraient se tenir dont "sûrement, un conseil informel" qui pourrait avoir lieu à la rentrée prochaine selon son entourage.
En écho, le président du groupe socialiste à l'Assemblée nationale, Bruno Le Roux, et son homologue du SPD au Bundestag, Thomas Oppermann, ont lancé mercredi un appel commun: "remain and reform!" (rester et réformer).
"Indépendamment de l’issue du référendum, s’ouvre une fenêtre d’opportunité pour réformer l’Union européenne et renforcer la zone euro – afin de la rendre plus sociale, plus juste, plus proche des citoyens et plus compétitive", ont-ils estimé dans une tribune communiquée à l'AFP.
D'autres dirigeants européens ont lancé d'ultimes appels à quelques heures du référendum, tels Angela Merkel qui a souhaité "évidemment que la Grande-Bretagne reste dans l'Union européenne" ou le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, qui a mis en garde contre un "acte d'auto-mutilation".
Quelque 1.300 chefs d'entreprise - dont la moitié des poids lourds cotés à la Bourse de Londres-, ont également appelé mercredi au maintien de la Grande-Bretagne dans l'UE.
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