Des intermittents du spectacle manifestent devant chez Myriam El Khomri
Des intermittents du spectacle ont brièvement manifesté ce mercredi matin devant le domicile de la ministre du Travail, Myriam El Khomri, dans le nord de Paris pour réclamer l'application de l'accord sur leur régime d'indemnisation chômage et le retrait de la loi Travail, selon des sources concordantes. La ministre, dont l'adresse a été révélée par les manifestants sur les réseaux sociaux, a immédiatement "dénoncé" dans un communiqué un "dérapage" qui "viole (son) intimité familiale", tout en assurant que ces "actes d'intimidation" ne la "détourneraient pas de ses convictions".
Les militants de la Coordination des intermittents et précaires d'Ile-de-France (CIP-IDF) ont déployé peu après 06 heures du matin une banderole portant une citation de Louise Michel, "Ce que le peuple obtient, il le prend", a indiqué à l'AFP Samuel Churin, un des porte-parole du mouvement. Les manifestants ont ensuite "scandé des slogans hostiles à l'aide d'un mégaphone" vers 7h15 aux abords du domicile de Mme El Khomri, dans le 18e arrondissement de Paris, a relaté la ministre. Ils ont enfin été repoussés vers 08 heures par la police vers la station de métro voisine, selon M. Churin. "Cette façon de faire est inacceptable", "je tiens à dénoncer ce dérapage de la façon la plus ferme", a réagi la ministre.
"La méthode consistant à violer l'intimité familiale, à cibler l'environnement personnel et le voisinage d'une personne, fût-elle membre du gouvernement, est aux antipodes de ma conception du débat démocratique et du respect dû à chacun", a-t-elle ajouté. "Mes convictions sont connues et ces actes d'intimidation, qui visent ma personne et mes proches, ne m'en détourneront pas", a-t-il assuré.
Les intermittents réclament l'application immédiate de l'accord conclu par la profession du spectacle, salariés et employeurs, le 28 avril dernier sur leur régime spécifique d'allocation chômage. Les négociateurs de la convention d'assurance chômage, à l'exception de la CGT et de FO, refusent d'avaliser cet accord, qui ne respecte pas le cadrage financier qu'ils avaient fixé.
Mardi 7, une centaine d'intermittents avaient déjà occupé le Medef et la police avait procédé à plusieurs arrestations. La CGT-Spectacle exige ce mercredi dans un communiqué "la libération immédiate" de Loïc, technicien intermittent du spectacle "qui a reçu un coup violent et délibéré du chef de la sécurité du Medef au moment de l'évacuation" et qui serait toujours détenu selon elle au commissariat du 7e arrondissement.
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