Doubs : Nicolas Sarkozy dit "non" au FN, mais refuse de donner une consigne de vote
Ni Juppé, ni Fillon: Nicolas Sarkozy s'aventure dans un difficile exercice d'équilibrisme. Alors que ses deux rivaux ont pris position officiellement, le premier en faveur d'un vote PS, le second pour le fameux "ni,ni", en vue du deuxième tour de la législative partielle du Doubs, l'ancien chef de l'Etat a voulu tenter de trouver une ligne médiane. Il s'est ainsi prononcé, ce mardi lors de la réunion de groupe des députés UMP, pour que les électeurs de son parti disent "non au FN", sans pour autant donner de consignes de vote.
"Il ne doit pas y avoir un nouveau député du FN à l’Assemblée, mais les électeurs doivent être libres de choisir", a ainsi déclaré Nicolas Sarkozy devant les députés du groupe UMP. "Je vous mets en garde: un parti politique qui ne prend pas de position, ce n'est pas bon signe. Nous devons adopter une position claire sous peine de cumuler tous les inconvénients. Il faut affirmer un choix politique", a-t-il poursuivi. Puis d'ajouter: "une victoire du FN au plan national n'est plus hypothétique(…). Nous ne donnons pas de consignes de vote, mais nous demandons (aux électeurs de la 4e circonscription du Doubs, NDLR) de prendre en compte cette dimension". Difficile de faire plus sibyllin.
La raison de ce choix consistant à ne pas choisir? "Si nous ramenons tout à un problème de conscience, nous risquons de faire du problème de la législative partielle dans le Doubs un risque d'explosion de l'UMP", s'est justifié l'ancien chef de l'Etat. "Nous avons gagné douze partielles sur treize depuis 2012, et voilà où nous entraîne la législative du Doubs!", a-t-il encore déploré.
Une position qui semble en tout cas ne pas satisfaire les députés UMP. Le Parisien révèle ainsi que cette réunion a été des plus houleuses ("ça a frité très fort", traduit, moins diplomatiquement, un participant) tant les élus du principal parti d'opposition trouvent cette ligne "pas tenable" car revenant à dire "votez PS". Ce à quoi ils se refusent.
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