"Héritier" du chef de l'État, Édouard Philippe entame sa course pour 2027
DÉPÊCHE — Entre la rentrée politique et la parution de son ouvrage autobiographique "Des lieux qui disent" (JC Lattès), Édouard Philippe est dans toutes les têtes ce mercredi 13 septembre. Enchaînant les entretiens médiatiques, il en profite pour poser les jalons de sa candidature pour 2027.
Emmanuel Macron ne s'en est pas caché : "C'est un ami", avait-il dit. L'ancien Premier ministre l'assume aussi pleinement : "J'ai des proximités avec le président de la République", mais "je ne suis pas totalement identique à lui". Présence médiatique et accointances politiques, Philippe a tout pour faire face à Marine Le Pen en 2027.
La présidentielle est encore loin, mais il y pense et ne s'en cache pas. "J'ai une idée assez claire, oui, sur la façon dont, s'agissant de moi, les choses pourraient se passer", a-t-il confié à France Inter. Et si cela devait bien se passer, il saurait déjà que faire !
D'abord, il voudrait enrayer "l'affaissement" du système éducatif, un sujet qui lui tient à cœur car ses parents sont enseignants. Comme le rapporte l'AFP, il souhaite "mettre le paquet sur les petites classes" et "assumer que le but de l'école est aussi l'excellence". Fustigeant l'ancienne ministre socialiste Najat Vallaud-Belkacem, qui a selon lui "favorisé le privé", il entend renouer avec "l'élitisme républicain" qui "tire tout le monde vers le plus haut". Il regrette que l'enjeu soit "toujours abordé par de petits angles" comme les salaires des professeurs ou l'uniforme. Même la laïcité n'est pas vraiment le sujet, car "ce serait dérisoire si on pensait que le problème de l'école, c'était l'abaya".
En fait, l'islam, c'est un autre problème. "De plus en plus pratiquée en France", cette religion est selon lui en partie "travaillée par des aspirations obscurantistes, qui prônent une lecture littérale du texte sacré (et) une pratique totalement rigoriste". Un puritanisme est "radicalement contraire à la façon dont nous envisageons la vie commune dans notre République", et il crée un problème que la loi de 1905 "n'est peut-être pas en mesure de traiter".
Malgré la séparation des églises et de l'État, "la question d'une organisation spécifique de l'islam sera posée", prédit M. Philippe, anticipant un débat sur "une forme de concordat" tout en appelant à "revenir aux fondamentaux de la laïcité" et à "combattre farouchement pour préserver le cadre actuel".
Au sujet de l'immigration, il salue les efforts de Darmanin et son projet de loi, qu'il juge être "un très bon point de départ".
Enfin, sur les retraites, il est sur la même longueur d'ondes que Macron : "Parce que la réalité, à un moment, elle est là".
Bref, il n'a "pas peur d'exprimer (ses) positions, y compris quand elles ne sont pas populaires".
Résultat, il est relativement populaire à droite, mais toujours honni par son ancien parti, qui ne pardonne pas son ralliement à Emmanuel Macron en 2017. "Il est l'héritier" du chef de l'État, dit de lui Eric Ciotti, quand Olivier Marleix juge qu'il incarne "le pire du macronisme".
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