Après le Grenelle de l’environnement, après le Ségur de la santé, voici venir le Beauvau de la sécurité. Le chef de l’Etat a annoncé sa tenue pour janvier.
Dans un contexte tendu, notamment avec les syndicats de policiers suite à l’annonce de la création d’une plateforme permettant de dénoncer les discriminations, l’annonce d’Emmanuel Macron ce mardi matin a sans doute vocation à calmer le jeu.
Elle fait également suite aux déclarations de Gérald Darmanin devant une commission parlementaire, fin novembre. Le Beauvau de la sécurité devrait en effet reprendre les thèmes d’une réforme déjà annoncée, à savoir : améliorer le recrutement, la formation et l’encadrement sur le terrain, réduire la proportion de « tâches administratives et indues » (verra-t-on la naissance du métier d’assistant de policier ?), revoir les moyens matériels, restaurer le lien de confiance entre police et population…
Pas d’entre-soi
Mais dans le même temps, la décision du chef de l’Etat coupe en quelque sorte l’herbe sous le pied du ministre de l’intérieur qui annonçait mardi, dans un communiqué de presse, une rencontre prévue le 18 décembre entre Gérald Darmanin et les représentants des policiers et des gendarmes.
Rencontre qui sont destinées, précise le même communiqué, « à venir nourrir les propositions que le ministre de l’intérieur fera au président de la République et au premier ministre ».
Or Emmanuel Macron n’est visiblement pas en faveur de « l’entre-soi », puisque son Beauvau de la sécurité, outre les ministres concernés et les représentants des forces de l’ordre, devrait aussi réunir des élus et des citoyens.
On notera au passage que le président est, sur ce sujet, sur la même longueur d’onde que le parti socialiste. Dimanche en effet, son
secrétaire national à la sécurité, le député David Habib, réitérait « notre proposition de convoquer des Etats généraux de la sécurité dont les conclusions seraient annoncées avant l’été ». Sur les mêmes thèmes qu'évoqués précédemment.