En campagne, Sarkozy promet de "restaurer l'autorité de l'Etat" pour son premier meeting
Nicolas Sarkozy a promis de "restaurer l'autorité de l'Etat" et de s'attaquer au "problème" de l'immigration, lors de son premier meeting de candidat à la primaire de la droite jeudi 25 à Châteaurenard (Bouches-du-Rhône) "Le peuple de France n'est pas xénophobe parce qu'il considère qu'il a un problème avec l'immigration!", a-t-il lancé, copieusement applaudi par plus de 2.000 personnes.
Trois jours après son entrée en campagne, l'ancien chef de l’État a rappelé sa proposition de "suspendre" le regroupement familial s'il est élu, dans un discours au cours duquel il s'est plus attaqué au pouvoir en place qu'à ses rivaux de la primaire.
A l'issue d'une journée passée sur des terres où le Front national réalise d'excellents scores, il a réaffirmé son opposition au burkini, taxé de "provocation", et s'est prononcé pour une loi interdisant le voile "à l'école, à l'université, dans les services publics, dans les entreprises".
L'ancien chef de l’État a déroulé ses thèmes de campagne, autour notamment de l'"autorité" et l'"identité". "Jamais dans l'histoire la fonction présidentielle n'aura été aussi affaiblie", a-t-il lancé, se disant candidat non "pour durer", mais "pour agir au service de la France". "Je ne serai pas le candidat de l’eau tiède, des demi-solutions", a-t-il assuré. "J’en ai assez que l’on prenne des faux prétextes pour ne pas agir. L’Etat de droit ne peut pas être un état de faiblesse", a-t-il continué.
Le candidat avait fait une première étape à Marseille à la mi-journée, pour une visite à l'un des papes de la droite française, Jean-Claude Gaudin, 76 ans. "Moi je l'ai toujours soutenu, même il y a plus de dix ans, alors!", a lancé le sénateur au sortir d'une heure de conversation avec l'ex-chef de l'Etat dans son bureau à la mairie. Puis, clap et photo de famille avec le président de région Christian Estrosi, le député Eric Ciotti pressenti pour être l'un des porte-parole de la campagne, et Renaud Muselier.
Plus de 80 élus de la région PACA ont sans surprise apporté jeudi leur soutien à l'ex-chef de l'Etat, louant son "expérience, son énergie, son autorité". Exception notable dans la région, le député-maire LR d'Antibes, Jean Léonetti, soutient lui depuis plusieurs mois Alain Juppé.
Après la mairie de Marseille, Nicolas Sarkozy, s'est rendu à pied au restaurant. Au "Sarkozy en prison!" crié par un homme a répondu un " Sarkozy président" lancé par un autre, comme un écho aux réactions clivantes souvent suscitées par l'ancien chef de l'Etat.
Oui, le candidat Sarkozy est en campagne. Selfies, poignées de main, et bagout. A un groupe de jeunes filles attablées qui lui fait un signe de main de loin, il invite: "venez!". Clap, nouvelle séance de photos avant de déjeuner avec une trentaine d'élus. Il a ensuite visité une exploitation agricole familiale qui produit des tomates à Eyragues. Après un tour des serres, il a répondu à des questions lors d'une table-ronde.
L'occasion de décliner ses propositions, baisse des charges, alléger les normes, lisser bénéfices et dettes pendant cinq ans... Il s'est montré offensif face aux questions des représentants syndicaux ou des exploitants.
"Qui aura la crédibilité en Europe, Madame Le Pen, mais vous plaisantez!", a-t-il dit. Reprenant l'un d'eux - "quoi on verra? Sinon ce sera les socialistes ou le FN!" -, promettant le retour des heures supplémentaires défiscalisés.
De nombreux élus LR étaient venus le soutenir pour ce premier meeting : Laurent Wauquiez, désormais président par intérim des Républicains, Eric Woerth, François Baroin, Luc Chatel, Brice Hortefeux, Rachida Dati...
Le sud de la France, le Nord - il va au Touquet samedi - et l'Ile-et-France seront choyés pendant cette campagne des primaires, a indiqué son entourage. Nicolas Sarkozy a trois mois pour combler son retard sur Alain Juppé, toujours favori des sondages, et il entamerait alors une troisième campagne présidentielle.
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