François Hollande dit non à un financement public de l'islam
Depuis quelques jours, la question d'un financement public de l'islam, évoquée par Manuel Valls, agite la classe politique. Mais François Hollande a été catégorique, mardi 2 au soir, en rejetant l'idée émise par son Premier ministre. Pour le chef de l'Etat, contribuer au financement des mosquées serait une entorse à la loi de 1905 (séparation des Eglises et de l'Etat, NDLR) et donc au modèle français de laïcité. "Il n'est pas possible que l'Etat subventionne le culte, nous nous interdisons tout financement public", a-t-il ainsi déclaré.
En revanche, devant la presse présidentielle réunie à la maison des Centraliens à Paris, François Hollande a insisté sur la nécessité pour la Fondation pour l'islam de France, créée en 2005, d'exercer un contrôle sur le financement de la construction des lieux de cultes musulmans. "Cette Fondation permet de mobiliser des financements privés", a rappelé le président tout en expliquant qu'"il faut la conforter, la doter". Et pour prendre la tête de cette instance, le chef de l'Etat a mentionné le nom de Jean-Pierre Chevènement, l'ancien ministre de l'Intérieur.
"D'où doit venir l'argent? C'est ce qu'a fait comme proposition le ministère de l'Intérieur, ce sera une fondation", a précisé ce mercredi 3 au matin Stéphane Le Foll au micro de RTL. "Il faut revoir ce qui peut permettre de faire en sorte qu'il y ait des financements nouveaux qui puissent atteindre l'objectif (...), la construction financée sur des fonds privés des lieux de culte", a expliqué le porte-parole du gouvernement précisant que le ministère de l'intérieur a commencé à travailler sur cette idée. "Je crois qu'il fera des propositions à la fin de l'été. Et c'est sur cette base-là qu'on aura à juger la manière dont on pourra financer ce culte".
Manuel Valls, qui s'était dit "favorable" à une interdiction temporaire du financement étranger des mosquées, avait appelé dimanche 31 dans le JDD à "reconstruire une capacité de financement française". "Toucher à la loi de 1905 ouvrirait un débat très périlleux mais nous devons passer en revue toutes les solutions, sans nous interdire une forme de financement public (...)", avait-il ensuite déclaré dans les colonnes de Libération, mardi 2, une semaine après l'assassinat du père Hamel dans son église à Saint-Etienne-du-Rouvray.
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