Immigration : face à Wauquiez, Philippe réfute les "formules simplistes"
Le Premier ministre, Édouard Philippe, a réfuté les "formules simplistes" en matière d'immigration, jeudi, lors d'un échange tendu avec le patron des Républicains, Laurent Wauquiez, tout en soulignant que la pression migratoire était "incroyablement intense".
"On peut se faire plaisir avec des formules simplistes" telles que "on prend tout le monde ou on ne prend personne", mais "la vérité est que la pression migratoire est incroyablement intense", a affirmé Édouard Philippe lors de L'Émission politique sur France2.
"Si nous voulons régler cette question et trouver les meilleures solutions possibles, nous devons travailler avec les pays d'origine, les pays de transit, renforcer les frontières de l'Europe" et "reconduire des personnes en situation irrégulière chez eux", a-t-il ajouté.
La France a enregistré plus de 100.000 demandes d'asile l'an dernier et les chiffres de 2018 devraient être en légère hausse, quoique loin d'atteindre les niveaux de l'Allemagne en 2015-2016, où la pression migratoire a fortement diminué depuis.
Face à un Laurent Wauquiez offensif sur les questions migratoires, le Premier ministre a écarté l'idée de quotas, voyant là une solution "compliquée". "Les quotas, vous les feriez en fonction des métiers, des nationalités, des types d'immigration choisie ?" s'est-il interrogé.
Sur une limitation de l'aide médicale d'État aux cas d'urgence, M. Philippe a rappelé que la "justification" de cette couverture médicale dont peuvent bénéficier les personnes en situation irrégulière sous condition de séjour n'était "pas de réguler la politique migratoire" mais qu'il s'agissait d'"une politique de santé publique".
Il a également vivement contesté l'idée, lancée par M. Wauquiez, que la France soit le pays d'Europe qui maîtrise le moins bien sa politique migratoire. "Je ne le crois pas du tout", a-t-il dit, assurant que "nous pouvons avoir une politique équilibrée qui atteint ses résultats".
Visiblement agacé par les accusations de "finir le travail des passeurs" que lui adressait son interlocuteur à propos de l'Aquarius, M. Philippe a assuré assumer "parfaitement" le choix français de prendre 18 des 58 migrants à bord du navire humanitaire après son arrivée à Malte.
"Le droit international commande qu'un bateau qui porte à son bord des personnes en situation de détresse puisse être secouru dans port le plus proche", a-t-il rappelé, reprenant la doctrine avancée depuis l'été par la France pour expliquer que ses propres ports n'avaient pas à être sollicités.
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