Jean Castex, le ministre des territoires
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FranceSoir
Publié le 15 juillet 2020 - 19:10
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Jean Castex a voulu "tendre la main" à l'ensemble des acteurs, publics comme privés
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« L’inconnu » Jean Castex s’est révélé un bon orateur, produisant devant l’Assemblée nationale un discours de politique générale à la fois ferme – notamment sur les questions de laïcité et de sécurité – et consensuel. Ce que le nouveau premier ministre appelle la « démocratie apaisée », celle qui privilégie « le dialogue, l’écoute et la recherche de compromis ».
Le premier ministre recevra vendredi les partenaires sociaux pour établir un calendrier et une méthode de discussion et de concertation sur les réformes en cours, assurance-chômage (qui doit être « aménagée »), retraites (« que la concertation reprenne ») ou encore déficit de la sécurité sociale et création du cinquième risque pour la prise en charge de la dépendance.
Le dialogue, Jean Castex entend également l’instaurer avec les parlementaires, dont il appelle les groupes à lui faire des propositions, et surtout avec ces territoires qu’il semble tant chérir. Pour l’homme du Gers,
« L’ensemble des acteurs publics doivent faire preuve d’une grande humilité et diriger leurs interventions vers la vie quotidienne de nos concitoyens »
Territoires et différenciations
Mais ce que veut le premier ministre, c’est d’abord « libérer et investir dans les territoires », s’appuyer sur cette « France de la proximité » pour mener sa politique, « mettre fin à l’impuissance publique », « donner à tous les acteurs les moyens d’agir ». Il va plus loin en annonçant une loi organique dans laquelle sera inscrit un droit à la différenciation.
Une nouvelle étape de la décentralisation s’appuyant sur les départements, qualifiée dans la foulée de « serpent de mer » par le président du groupe LR Damien Abad, et une réforme de l’organisation interne de l’Etat sont annoncées. Jean Castex dit encore vouloir prendre en compte la « volonté citoyenne de participer » et pouvoir « concilier démocratie directe et démocratie représentative », avec une première mesure, la transformation du CESE en Conseil de la participation citoyenne.
Cette proximité, le premier ministre entend la tourner vers tous les territoires, dans toute leur diversité, vers ces « Français qui se sentent abandonnés », qu’ils soient de banlieue, d’outre-mer, du monde rural ou de la France périphérique. C’est ainsi que Jean Castex annonce à la fois les accélérations du Plan de renouvellement urbain dans 300 des 450 quartiers concernés et du programme Petites villes de demain.
Des contrats de développement localisés
Logement, transports, filière agricole… Même le plan de relance et la transition écologique qui l’accompagne (lire notre article à ce sujet) doivent être les plus localisés possible, avec un objectif : que les territoires soient dotés d’ici fin 2021 de « contrats de développement économiques avec des plans d’action concrets, chiffrés, mesurables ».
Attirer les médecins dans les territoires (en allégeant leurs charges administratives), développer la télémédecine, font encore partie des ambitions de ce premier ministre des territoires. Et sa volonté de proximité concerne encore les aspects sécuritaires lorsqu’il annonce un « déploiement plus fort de la police de sécurité du quotidien » et la création de « juges de proximité chargés de la répression des incivilités du quotidien ».
On l’aura compris et il l’a dit, Jean Castex veut que le « nouveau chemin » voulu par Emmanuel Macron parte du bas pour réussir ce qu’il qualifie d’ « ambition immense » :
« Réconcilier ces France si différentes et retrouver la confiance, entre le peuple et les élites, entre l’Etat et les corps intermédiaires, en l’avenir »
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