Jean-Christophe Cambadélis dénonce "les primaires de la radicalité"
A des "primaires de la radicalité", Julien Bayou avait préféré le terme de "primaire de l'espoir", titre de la tribune publiée jeudi 29 par le porte-parole d'Europe Ecologie les Verts (EELV) sur le site du Huffington Post. Il y lance un appel pour une primaire qui permettra "le moment venu" la désignation d'un candidat unique aux Verts, au Front de gauche et à la Nouvelle Donne. Julien Bayou y appelle également"nos camarades socialistes frondeurs".
Une union de la gauche de la gauche déjà évoquée par Eva Joly et inspirée par le succès du parti anti-austérité Syriza en Grèce. Ce qui n'est pas du tout du goût du premier secrétaire du parti socialiste, Jean-Christophe Cambadélis qui parle lui des "primaires de la radicalité". Déjà dimanche 25, Jean-Luc Mélenchon disait envisager des candidats communs au Front de gauche et à EELV, idée soutenue par l'ex-ministre écologiste Cécile Duflot.
Le patron du PS a donc vivement réagi, dénonçant une "machine à diviser" qui "offre le spectacle lamentable de politiques obnubilés par l’élection présidentielle" et qui fait voler en éclat l'union nationale "au moment où le pays est uni pour la sécurité et la République". Une union nationale qui apparaît consommée depuis déjà plusieurs jours, trois semaines après les attentats en Île-de-France.
La tribune de Julien Bayou est pour lui "irresponsable" et "un accroc inadmissible dans l'union de la gauche". "Julien Bayou propose ni plus, ni moins, une scission dans le Parti socialiste pour organiser les primaires de la radicalité", renchérit Jean-Christophe Cambadélis.
Alors que la loi Macron, sujet de discorde entre le PS, les frondeurs, les écologistes et l'extrême gauche est en discussion à l'Assemblée nationale, les propositions pour une union à la gauche du PS se multiplient. Un coup de plus porté à la majorité d'un gouvernement déjà délaissé par son électorat le plus à gauche en raison d'une politique jugée trop libérale. Le risque de division pourrait d'ailleurs pousser le gouvernement à accepter plusieurs amendements à cette loi.
Mais reste que tous les ténors écologistes ne sont pas forcément ouverts à l'idée d'un rapprochement avec le Front de Gauche. De même, les députés frondeurs n'en sont pas encore à quitter purement et simplement le Parti socialiste. Enfin, désigner un candidat unique pour une élection présidentielle est une tâche plus facile à dire en 2015 qu'à faire en 2017.
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