La nouvelle ministre de la Santé déjà sur la sellette
Il n’aura pas fallu 48h à la nouvelle ministre de la Santé pour être épinglée par la presse. Elle qui a été pharmacienne pendant des années et qui est propriétaire d’une officine au Havre, aurait profité de cadeaux illicites de la part du laboratoire Urgo, à hauteur de 20 000 €.
C’est Médiapart qui révèle l’affaire jeudi soir. Produits de luxe, montres, bouteilles de vin et magnums de champagne, cocotte en fonte et coffrets week-end : Agnès Firmin Le Bodo aurait profité d’un accord commercial illégal avec le laboratoire Urgo de 2015 à 2020.
Comme le rapporte l’AFP, les cadeaux étaient proposés par Urgo en échange d'une renonciation du pharmacien à une remise commerciale. D’après la répression des fraudes (DGCCRF), c’est une pratique qui a concerné un grand nombre de responsables d'officine et pour laquelle le laboratoire a été condamné en janvier 2023 par le tribunal correctionnel de Dijon.
Accepter un cadeau en échange du renoncement à une remise commerciale est interdit. "C'est une interdiction absolue" car il faut "garantir l'indépendance des professionnels de santé" pour qu'ils ne recommandent pas tel ou tel produit par intérêt personnel, explique à l'AFP Carine Wolf-Thal, la présidente de l'Ordre des pharmaciens, qui n'exclut pas "des poursuites disciplinaires" liées à cette affaire.
"Les lois anti-cadeaux, qui concernaient essentiellement les médecins, ont été étendues aux pharmaciens dans les années 2000", indique à l'AFP Philippe Besset, président du principal syndicat de pharmaciens d'officines FSPF (Fédération des syndicats pharmaceutiques de France).
De son côté, Agnès Firmin Le Bodo a joué l'esquive, comme tout ministre qui se respecte : "Dans le cadre de ma fonction de pharmacien, une enquête est en cours. Permettez-moi de réserver les échanges que je devrais avoir avec les autorités compétentes".
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.