L’Affaire Fillon : impartialité ou instrumentalisation de la Justice ?
En 2017, François Fillon, présenté comme le potentiel futur président de la République, se retirait de la vie politique suite à l’affaire éponyme. De nouvelles révélations viennent entacher l’image de la Justice Impartiale.
Emmanuel Macron, président de la République, a saisi le Conseil Supérieur de la Magistrature (CSM), suite aux déclarations de Mme Eliane Houlette, ancienne procureure financière. Le président de la République connait la dangerosité de l’Affaire Fillon, et certains n’hésitent pas à laisser entendre, que le résultat de l’élection de 2017 aurait pu être bien différent.
L’élection présidentielle de 2017 en question ?
Il ne s’agit plus de détailler la procédure mais d’en dresser les grandes lignes pour mieux comprendre la gravité des accusations portées par l’ancienne responsable du parquet national financier (PNF). Suit à un article du Canard Enchainé, le PNF décide au début de l’année 2017 d’ouvrir une enquête préliminaire, ce qui constitue une action courante et logique. Les révélations sur les emplois fictifs de l’épouse de celui, qui est alors présenté comme le futur président de la Ve République, nécessitent d’être vérifiées.
On pense alors, que l’instruction va respecter une règle tacite (et non officielle) permettant à François Fillon de poursuivre sa campagne électorale. Seulement, un mois seulement après l’ouverture de cette enquête préliminaire, le PNF change de braquet en transformant la procédure en Information Judiciaire. Cette décision impliquait un changement de responsable de l’enquête. Désormais, c’est un juge d’instruction, qui devait conduire les investigations. Et ce dernier, en la personne de Serge Tournaire, ne perdait pas de temps pour convoquer le candidat à l’élection présidentielle, 3 jours seulement après avoir été officiellement saisi. Et le 14 mars 2017, François Fillon était mis en examen, marquant le début de la fin de sa carrière politique.
L’Affaire Fillon, une instrumentalisation de la justice ?
Dans quelques jours, le 29 juin prochain, le tribunal correctionnel rendra son verdict à l’encontre des époux Fillon. Mais désormais, la question n’est plus de savoir si l’ex-candidat de la droite républicaine est coupable ou pas, mais de découvrir si la Justice a été utilisée à des fins politiques.
C’est ce que laissait entendre Mme Houlette en déclarant :
« J’ai été convoquée au parquet général (…) pour m’engager à changer de voie procédurale, c’est-à-dire d’ouvrir une information ».
La précipitation à agir ne serait donc pas dû au hasard, mais bien à une décision de la chancellerie. Et les soutiens de François Fillon voient dans ces déclarations la preuve d’une instrumentalisation de la justice.
Poursuivant ses déclarations, Mme Houlette explique aussi avoir fait l’objet de nombreuses demandes d’informations sur cette affaire. Ces demandes ne sont pas condamnables en soi, mais cet empressement à vouloir en savoir plus en pleine période électorale pose là-encore questions.
« C’est un contrôle très étroit, une pression très lourde »
Emmanuel Macron n’entend pas que l’affaire Fillon ne vienne à nouveau perturber les élections présidentielles de …2022. Et le risque est bien réel, tant les contestations se font de plus en plus fortes pour dénoncer une « justice aux ordres ».
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