Laurent Fabius : "Bachar el-Assad ne peut être la solution" en Syrie

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VL
Publié le 08 septembre 2015 - 10:42
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Laurent Fabius.
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©Régis Duvignau/Reuters
"Il faudra qu'on trouve des éléments du régime et de l'opposition pour aller vers une transition politique" en Syrie, juge Laurent Fabius.
©Régis Duvignau/Reuters
Laurent Fabius était ce mardi matin l'invité de RTL. Le Ministre des Affaires étrangères est revenu sur la situation en Syrie, notamment sur les relations à entretenir avec Bachar el-Assad. Il a également évoqué la question ukrainienne et la COP21.

L'accueil des réfugiés en Europe et les minorités persécutées au Moyen-Orient

"Si tous ces réfugiés viennent en Europe, ça veut dire que Daech a gagné la partie".  

"Il faut que le Moyen-Orient reste le Moyen-Orient c'est à dire un pays de diversité. Cela passe par des décisions concrètes. Il est important que cette notion de diversité au Moyen-Orient soit conservée".

"Un effort énorme est fait par le Liban, la Jordanie. Il faut les saluer, les aider, et il y a des décisions à prendre pour ne pas se résigner à une espèce de mono couleur du Moyen-Orient".

 

Bahcar el-Assad est-il finalement le seul à pouvoir assurer la stabilité de la Syrie?

"Ce n'est pas exact. Regardez le petit garçon kurde dont l'image a ému la planète. Son père était dans les geôles d'Assad, ensuite il est parti pour Kobané et a fuit Daech".

"(On ne peut pas) dire que Bachar va protéger la Syrie".

"La solution est politique, difficile mais indispensable. Ça ne peut pas être les terroristes qui gagent mais si c'était Bachar, il repousserait dans les rangs des terroristes tous ses opposants".

 

Devra-t-il un jour comparaître devant un tribunal international?

"Le Secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a dit que c'était un criminel contre l'humanité. (...) Il faudra trouver une solution contre Bachar".

"Il faudra qu'on trouve des éléments du régime, pas Bachar el-Assad lui-même, et de l'opposition pour aller vers une transition politique".

 

Des opérations militaires contre Bachar el-Assad?

"Ce n'est pas ce qui est envisagé. Là, nous luttons contre Daech, mais Bachar ne peut être la solution. L'ONU a avancé –même si c'est long et difficile–  avec les populations arabes, les Américains, les Russes et les Iraniens. C'est ça la diplomatie".

 

Comment convaincre Russes et Iraniens d'arrêter de soutenir le régime Syrien?

"Ce que nous leur disons c'est: +vous ne voulez pas du chaos, vous ne voulez pas de Daech, donc discutons ensemble pour voir s'il y a une solution de transition. Cela ne veut pas dire que vous perdrez votre influence dans le pays, mais là on va vers une situation de chaos+".

 

La situation en Ukraine

"Il y aura  probablement bientôt une réunion dite du format de Normandie (France, Allemagne, Ukraine, Russie, NDLR). Les choses sont claires. Nous avons passé un accord à Minsk qui doit être appliqué avant fin décembre. S'il est appliqué, nous lèverons les sanctions (contre la Russie NDLR)".

 

La COP21, un échec annoncé?

"C'est extrêmement important car c'est notre capacité à vivre sur Terre qui est en jeu. Si on laisse le dérèglement climatique se faire, on aura une chaleur plus forte, des territoires recouverts d'eau, la migration concernera des centaines de millions de gens, pas des centaines de milliers".

"Les pays pauvres, je pense à l'Afrique notamment, nous disent: +d'accord pour limiter les gaz à effet de serre mais où est l'argent et la technologie?+, et donc nous discutons pour apporter des moyens supplémentaires. C'est très difficile, c'est ce qu'a voulu dire François Hollande (durant sa conférence de presse, NDLR).

"On ne peut agir que par consensus, mais la nécessité est tellement importante que je veux y croire. Comme le disait Léon Blum: +je le crois parce que je l'espère+".

 

Où en sont les survols de la Syrie?

"La pratique est de rendre compte des vols quand ils ont eu lieu".

 

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