Les maires manifestent contre la baisse des dotations de l'Etat
Après les agriculteurs, les buralistes et les enseignants, c'est au tour des maires de descendre dans la rue. Ce samedi, à l'appel de l'Association des maires de France (AMF) présidée par François Baroin, sénateur et maire de Troyes (LR), plusieurs rassemblement sont organisés un peu partout sur le territoire devant les préfectures et les sous-préfectures afin de sensibiliser l'opinion publique aux enjeux de la cure d'austérité budgétaire imposée par l'Etat. Parallèlement, une pétition en ligne, intitulée Communes, un patrimoine en danger a été lancée. Vers 10h ce samedi matin, elle avait recueilli un peu plus de 31.000 signatures.
Car, dans le cadre du plan d'économie de 50 milliards décidé par le gouvernement, ce dernier a décidé de diminuer de 11 milliards d'euros, soit 30%, les dotations budgétaires accordées aux collectivités locales d'ici 2017. "Cette amputation est inéquitable, insoutenable pour les communes et intercommunalités et aura de graves conséquences sur l'activité économique dans les territoires", met en garde François Baroin.
Selon lui, cette mesure aura forcément des conséquences néfastes sur les missions de service public assumées par les collectivités locales et, à terme, provoquera une chute de l'investissement public, pris aux trois quart en charge par les municipalités. "Dans les deux années qui viennent, on estime à -25%,-30% d’investissement public dont 70% est porté par les collectivités locales", expliquait le maire de Troyes à la radio début septembre. En effet, la plupart des élus préfèrent opter pour des plans d'économies drastiques (suppression d'éclairage public, fermetures de crèches familiales) que d'augmenter les impôts de leurs administrés.
Avec leur action d'aujourd'hui, les maires espèrent peser sur le projet de loi de finances pour 2016. Ce dernier sera présenté à la fin du mois et devrait inclure une réforme de la dotation globale de fonctionnement. Mais pour l'heure, l'exécutif semble peu enclin à ralentir le rythme des économies. En visite vendredi 18 dans sa ville de Tulle, en Corrèze, François Hollande a d'ailleurs fustigé les élus qui demandent plus de dotations et en même temps plus d'économies. Il a également tenu à rappeler que les principaux chefs de file de la droite estiment à 100 milliards d'euros, et non 50, les économies nécessaires pour redresser les finances publiques.
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