Après un week-end de Marches pour la liberté qui ont rassemblé plusieurs centaines de milliers de personnes dans toute la France, après de nouvelles tensions et révélations, la loi Sécurité globale est plus que jamais au cœur du débat. Et l’exécutif dans l’embarras.
Ou tout au moins son article 24, qui limite fortement le droit de filmer des policiers et gendarmes dans l’exercice de leurs fonctions. Si cet article cristallise les colères, bien qu’il ne soit pas le seul, il attire aussi les foudres des parlementaires sur l’exécutif.
Aux parlementaires, l’article 24
Ce week-end, la commission indépendante chargée par Jean Castex de réécrire l’article 24 a pris le bouillon devant l’indignation des députés et sénateurs de tous bords, majorité comprise. Elle sera bien
créée, mais avec une mission plus large, indique Matignon dans une lettre au président de l’Assemblée Richard Ferrand :
« Elle pourra formuler des propositions de nature juridique, procédurale ou relevant des champs de la formation, de l’éducation ou tout autre domaine qui lui apparaîtront pertinent, s’agissant notamment des conditions de travail et d’intervention de la presse et des forces de l’ordre »
La réécriture de l’article 24 serait donc bien confiée au parlement, à moins qu’il ne passe à la trappe, avec le risque pour le gouvernement d’être accusé de laxisme par la droite.
Des policiers incarcérés
Dans le même temps, l’affaire Michel Zecler se poursuit. Loopsider a dévoilé de nouvelles vidéos du tabassage du producteur de musique, le procureur de la République de Paris Rémi Heitz a tenu une conférence de presse dimanche et deux des policiers incriminés ont été placés en détention provisoire, les deux autres sous contrôle judiciaire.
Ces policiers sont mis en examen pour « violences volontaires par personne dépositaire de l’autorité publique » et pour « faux en écriture publique ».
Nouvelle vidéo, nouvelle affaire ?
« Je crois en la République exemplaire : une police exemplaire avec les Français, des Français exemplaires avec les forces de l’ordre comme avec tous les représentants de l’autorité publique »
Alors qu’Emmanuel Macron avait publié vendredi soir une
déclaration sur Facebook, parlant « d’images qui nous font honte », Médiapart a publié dimanche une nouvelle affaire embarrassante pour la préfecture de police de Paris.
Une vidéo montre cette fois l’interpellation violente de six jeunes, avec tirs sans sommation et alors que ces derniers n’avaient commis aucun délit.
Gérald Darmanin auditionné ce lundi
Et le ministre de l’Intérieur dans tout cela ? Gérald Darmanin a tweeté ce week-end, pour soutenir les policiers blessés lors des incidents en marge des manifestations.
Mais il n’a pas été convié à Matignon dimanche soir, lorsque Jean Castex a reçu les cadres de La République en Marche au sujet de l’article 24.
Il sera en revanche auditionné ce lundi en fin d’après-midi, par la commission des lois de l’Assemblée nationale, « sur les conditions dans lesquelles les forces de l’ordre ont eu recours à la force lors des différents événements survenus à Paris depuis la manifestation du 17 novembre 2020 ».