Manuel Valls et le 49-3 : "la France a besoin d'autorité"
Après le coup de tonnerre politique, les explications. Quelques heures après avoir annoncé le recours à l'article 49-3 de la Constitution pour faire passer en force la loi Macron, Manuel Valls est intervenu sur le plateau du journal télévisé de TF1. Face au flux de réactions et de critiques, le Premier ministre a tenu à s'expliquer sur cette décision. "Je crois que la France a besoin d'autorité. Nous ne pouvions pas jouer aux dés avec un texte aussi important. Avec la crise économique que nous traversons, nous devons utiliser tous les moyens pour que notre pays soit plus fort. Je ne pouvais pas me permettre qu'il y ait un échec ce soir. C'est pour cela que j'ai engagé ma responsabilité", a-t-il déclaré.
Dans ce contexte particulièrement tendu, Manuel Valls a pointé du doigt les frondeurs du PS. "Vous croyez que je vais perdre mon temps avec ceux qui ont d'autres objectifs et qui n'ont rien à voir avec l'intérêt général". Le Premier ministre a également attaqué les conservatismes de droite comme de gauche tout en évoquant l'intérêt de cette loi "bonne pour l'économie et pour l'emploi".
Face au risque de voir les députés voter contre cette loi, le gouvernement a préféré jouer la sécurité et l'autorité. Pour le Premier ministre, avoir recours au 49-3 n'est pas un échec. "L'échec aurait été que le texte ne soit pas adopté. Si la motion de censure est rejetée, ce texte va poursuivre son chemin. Ma mission est de faire en sorte que le pays avance", a-t-il poursuivi. "J'ai du carburant pour continuer, personne ne peut douter de notre détermination, nous continuerons les réformes jusqu'au bout, jusqu'en 2017", a déclaré Manuel Valls qui s'est dit ne pas accepter "l'immobilisme, les conservatismes".
Au centre de toutes les critiques, l'article 49-3 de la Constitution permet que soit adopté un projet de loi sans vote, sauf si une motion de censure est déposée dans les 24 heures. Par la voix de son président Christian Jacob, le groupe UMP a d'ores et déjà annoncé qu'il déposerait cette motion de censure --qui, si elle devait aboutir, entraînerait la démission du gouvernement. Elle sera discutée jeudi 19.
C'est la première fois depuis 2006 qu'un Premier ministre engage ainsi la responsabilité de son gouvernement. A l'époque il s'agissait de Dominique de Villepin, Premier ministre de Jacques Chirac, pour le projet de loi instaurant le CPE (Contrat première embauche).
À LIRE AUSSI
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.