Nicolas Sarkozy englué dans "Les Républicains"
Nicolas Sarkozy a le mérite d'avoir réussi le rassemblement de la droite et du centre lors des dernières élections départementales. Mais cette première victoire depuis son élection à la tête de l'UMP en novembre dernier semble aujourd'hui voler en éclats pour une histoire de sémantique. Le nouveau nom voulu pour le parti par Nicolas Sarkozy, "Les Républicains", est loin de faire l'unanimité.
Le choix a sans surprise été critiqué par les adversaires de la droite, qui l'accusent de s'octroyer l'exclusivité des valeurs de la République. Les autres partis ne seraient alors pas des républicains. Nicolas Sarkozy avait rétorqué que les membres du PS étaient socialistes avant d'être républicains. Nul doute qu'ils lui rappelleront ses propos lorsque la question du "Front républicain" contre le FN se posera de nouveau.
Mais même au sein de la droite, les mêmes raisons sont invoquées pour critiquer ce choix. Alain Juppé et ses soutiens, partisans d'une ouverture vers le centre, rejettent également ce nom jugé un peu clivant: "j'appartiens aux républicains. C'est un concept un peu englobant, il y a beaucoup de républicains partout en France", avait déclaré Alain Juppé sur Europe-1.
François Fillon, lui, craint une confusion avec le parti conservateur américain du même nom. D'autres, comme Valérie Pécresse, se disent favorables au nom mais souhaitent tout de même qu'il soit soumis au vote. Et jusqu'au 30 mai, date du congrès de l'UMP durant lequel cette nouvelle appellation devrait être entérinée, la querelle a le temps de continuer.
Il semblerait que contester le nom voulu par Nicolas Sarkozy soit devenu le moyen de marquer sa différence. Car le congrès servira aussi à définir la ligne politique du parti. Les élections terminées, la lutte des chefs est de nouveau d'actualité. Bête de campagne, Nicolas Sarkozy semble avoir plus de difficultés dans le marigot du parti. Ses débuts houleux à sa présidence l'ont montré. Mais après des jours de polémique, l'UMP –quel que soit son nouveau nom– et ses ténors risquent de lasser des électeurs qui ont d'autres attentes que le nom du parti.
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