À Paris et Fontainebleau, le "Convoi de la liberté" se heurte à la sévérité des "convois policiers"

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FranceSoir
Publié le 13 février 2022 - 17:16
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Convoi Liberté Chartres
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F. Froger / Z9, pour FranceSoir
Le Convoi de la Liberté arrivait près de Chartres le 11 février 2022, autour de 22 heures.
F. Froger / Z9, pour FranceSoir

Vendredi 11 février 2022, à l'heure où la nuit tombe, les différents "Convois de la liberté" arrivent sur leurs derniers points de ralliement avant Paris. Le lendemain, ceux qui décident de monter sur la capitale se heurtent presque aussitôt à un dispositif policier impressionnant. Les affrontements s'enchaînent et durent de 15 h à 23 h. Les autres manifestants, moins décidés à en découdre, essaient de faire naître un échange en se réunissant tant bien que mal dans la forêt de Fontainebleau. Là, aucune tension, mais le rassemblement est largement empêché par les forces de police sur place. Retour sur les événements de ces deux derniers jours.

11 février : arrivée du convoi breton à Chartres

Sous les applaudissements des manifestants, le convoi des Bretons arrive sur son point de ralliement aux abords de Chartres, autour de 22 h. L'ambiance est détendue. Malgré le froid, quelques centaines de personnes sont encore sur place, dans la nuit noire, pour accueillir les routiers. À ce moment-là, le convoi fait plus de 15 km. Nous avons pu monter dans un des camions et rencontrer Enora, routière depuis une dizaine d'années. Elle nous raconte : « C'est une nouvelle ère, et tant mieux, on est en train de le prouver avec ce genre de rassemblement. Il faut qu'on retrouve un équilibre de vie, un marché local, des associations qui vivent, des enfants qui ne sont pas dans la crainte de se faire piquer... » Selon elle, le combat va bien au-delà de la crise sanitaire:

12 février : "Convoy France" se rassemble dans la forêt de Fontainebleau

Le lendemain, ceux qui misent sur le dialogue roulent vers Fontainebleau pour rejoindre les gorges de Franchard. Là, tous les convois auraient dû se réunir si la police n'étaient par intervenue. Nous y arrivons autour de 14 h. Quelques centaines de manifestants seulement ont pu garer leurs véhicules sur le bord de la route et se regrouper dans la forêt. Ils y mangent, dansent, chantent, bavardent... L'ambiance est festive et chaleureuse, mais les deux porte-paroles du mouvement déplorent le fait que la police bloque désormais l'accès aux nouveaux arrivants, qui sont finalement redirigés vers la « souricière », Paris.

Pour le moment, les organisatrices nous assurent qu'ils prévoient de rester sur place en attendant les autres.

12 février : violents heurts aux Champs-Élysée

Pendant ce temps-là, les routiers qui prévoyaient de monter sur Paris directement y retrouvent d'autres manifestants. Étonnement, la circulation intra-muros n'est pas ralentie outre-mesure, sauf à quelques contrôles de police. Tout se déroule sur les Champs.

Là, à pied ou en voiture, les manifestants sont accueillis par les CRS, la BRAV et les blindés de la gendarmerie, remontés comme des coucous.

Voir aussi : "Les citoyens français sont aux commandes avec le convoi de la liberté" Rémi Monde

Tout commence par quelques verbalisations ciblées : les Français qui brandissent un drapeau tricolore écopent d'une amende de 135 euros. Certains sont directement arrachés des voitures sur lesquels ils sont attachés. La symbolique de ces gestes, largement filmés et relayés sur les réseaux, est pesante.

Le gouvernement avait promis « une réponse extrêmement ferme », c'est chose faite. Les forces de l'ordre ont maté plus que de raison ce que Sophia Aram a élégamment rebaptisé le "Convoi des teubés", alias le "Convoi de la honte et de l'égoïsme" pour Clément Beaune, ministre des Affaires européennes.

Difficile de nier que le mépris de la classe politique pour le peuple français s'est fait ressentir jusque dans les coups de matraques et la fumée des lacrymogènes. Si Gérald Darmanin a tôt fait (en plein pendant les affrontements) de se féliciter des nombreuses interpellations et verbalisations, de l'autre côté des réseaux sociaux, l'on voit des images pour le moins bouleversantes. L'éditorialiste Alexis Poulain accuse le coup :

Pendant que les véhicules du convoi tournent autour de la place de l'étoile en klaxonnant, les CRS courent en petit groupe pour disperser les manifestants venus les soutenir sur les pourtours du rond-point. Durant tout l'après-midi, des dépanneuses sont acheminées jusqu'au cœur de la scène pour évacuer les véhicules les plus lourds. Sur le terrain, les bombes lacrymogènes pleuvent en même temps que les interpellations. Les touristes, venus en nombre ce jour ensoleillé, fuient les Champs-Élysées et leurs terrasses de café sans trop comprendre. Un jeune homme est emmené à l'hôpital avec la jambe cassée à cause d'une intervention policière, un autre est resté inconscient à terre pendant plus de 30 min, sous les gaz. Après avoir convulsé de longues minutes, il est emmené par les pompiers.

Au milieu des charges de CRS, des scènes surréalistes sont filmées :

Quoi qu'il en soit, alors que les routiers ont traversé la France entière pour chercher la liberté, ils n'ont trouvé que l'ordre et la sécurité. Ce même samedi, Florian Philippot rassemblait une foule impressionnante avec les Patriotes pour lutter contre les mesures sanitaires, et Assa Traoré battait le pavé de la place de la République lors de la "Marche pour l'égalité".

En route vers Bruxelles

Si certains routiers ont été découragés par l'intimidation et la répression du gouvernement français, d'autres ont au contraire été galvanisés. Prochaine étape : retrouver les convois européens à Bruxelles lundi 14 février, bien que le bourgmestre de la capitale belge ait annoncé quelques jours plus tôt l'interdiction de cette manifestation. Ces deux dernières semaines, de nombreux convois ont été filmés dans les pays frontaliers :

Le "Convoi pour la liberté" de Belgique a fait paraitre un communiqué officiel pour encourager le mouvement, qu'il assure « complètement pacifique ».

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