Passe vaccinal : la spectaculaire réanimation des syndicats
Ils avaient brillé par leur absence, ou leur silence assourdissant. On se souvient que l'été dernier, Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT, avait mollement affirmé l'opposition de la centrale au passe sanitaire, annonçant... un rendez-vous avec Jean Castex et une manifestation quelques semaines plus tard, en octobre.
Voir aussi : On a retrouvé Philippe Martinez : la révolution arrive, elle a pris l'escalier
Cette fois, "sur la route d’un régime d’exception qui n’en finit plus", les organisations SAF, Solidaires, LDH et CGT ont fait valoir leurs propres arguments devant le Conseil constitutionnel, via une "porte étroite", indiquent-elles dans un communiqué commun.
Le Conseil, qui doit rendre sa décision demain, a été également sollicité par des contributions extérieures du Cercle Droit & Liberté, de l'association BonSens, et de Maître Di Vizio, notamment, ou encore de citoyens comme Jean Mizrahi.
Voir aussi, debriefing avec Jean Mizrahi :
"Des mesures discriminatoires qui ne sont proportionnées ni à la situation sanitaire, ni à aucune nuisance suscitée par des non-vaccinés"
Les syndicats dénoncent l'amplification de "la disproportion entre les objectifs prétendument poursuivis par le gouvernement et les atteintes aux droits et libertés des citoyennes et citoyens, notamment des travailleuses et travailleurs, tenus de se faire vacciner sous la menace d’une suspension de leur contrat de travail sans rémunération. L’adéquation entre les mesures et la protection collective en termes de santé n’est d’ailleurs pas assurée puisque le passe vaccinal ne permet pas de garantir l’état viral de la personne et qu’un résultat de test négatif est désormais exclu du « passe » par la nouvelle loi."
Les organisations s'opposent également dans leur communiqué commun à "la vaccination obligatoire pour les déplacements interrégionaux qui porte particulièrement atteinte aux droits des citoyennes et citoyens lors de leurs déplacements professionnels ou encore syndicaux."
"La possibilité de vérifier l’identité du détenteur (NDLR : pour des questions de lisibilité, l'écriture dite inclusive du communiqué a été corrigée) du passe vaccinal" est également visée, pointant des "pouvoirs de police ainsi délégués à des personnes privées, sans formation ni déontologie professionnelle pour les encadrer."
Ils concluent : "Le passe vaccinal participe et ajoute des atteintes à un ensemble de droits constitutionnellement garantis, atteintes inadéquates, injustifiées et disproportionnées dont nos organisations défendent logiquement l’inconstitutionnalité."
Et affirment que "dans l’attente de la décision du Conseil, nos organisations continueront de mener le combat contre ces mesures et leur mise en œuvre."
Le communiqué sur le site de la CGT : SAF, Solidaires, LDH, CGT : ensembles pour défendre nos droits et libertés fondamentaux contre le passe vaccinal (PDF)
Les réactions acerbes ou amères ont illustré que les Français ont de la mémoire et n'apprécient pas ce réveil tardif des syndicats lors de l'instauration du passe sanitaire, et des suspensions de soignants notamment :
Allô, la CGT!
— Balles Jc (@jc_balles) January 19, 2022
Vous étiez où ?
Maintenant vous pouvez rester où vous êtes car vous n'avez servi à rien et vous ne servez à rien.
Vous avez fait le jeux de Macron et vous avez déçu des milliers de personnes.
martinez est trés sain d'esprit, au contraire. Il a vendu la lutte syndicale et la CGT pour son propre profit, c'est tout. Il n'y a qu'a voir comment il a étouffé la contestation depuis le début et a laissé des travailleurs se faire virer comme des malpropres sans broncher...
— Thierry Louis-Ernest (@LouisErnest7) January 19, 2022
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