Patrimoine sous-évalué : le Conseil d'Etat rejette les requêtes des Le Pen

Auteur(s)
La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 04 mai 2016 - 19:47
Image
Jean-Marie Le Pen et sa fille.
Crédits
©Robert Pratta/Reuters
Les requêtes de la présidente du FN et de son père, qui demandaient l'annulation de la décision de la HATVP, sont toutes deux rejetées.
©Robert Pratta/Reuters
Marine et Jean-Marie Le Pen font face à un nouvel épisode judiciaire. Alors qu'ils avaient contesté la transmission au procureur de la République d'éléments sur une potentielle sous-déclaration de leur patrimoine, le Conseil d'Etat a rejeté leurs requêtes.

Le Conseil d’État a annoncé ce mercredi 4 avoir rejeté deux requêtes de Marine et Jean-Marie Le Pen visant à contester la transmission par la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) au procureur de la République d'éléments sur une potentielle sous-déclaration de leur patrimoine.

Les requêtes de la présidente du FN et de son père, qui demandaient l'annulation de la décision de la HATVP, sont toutes deux rejetées car "portées devant une juridiction incompétente", tranche le Conseil d'État dans deux décisions dont l'AFP a pu prendre connaissance mercredi. La HATVP avait transmis début décembre au procureur de la République les déclarations de patrimoine de Marine et de Jean-Marie Le Pen, au titre de l'article 40 du code de procédure pénale, qui enjoint à tout fonctionnaire ou institution publique de signaler au procureur de la République un crime ou un délit dont il aurait connaissance.

"L'avis donné par une autorité administrative au procureur de la République sur le fondement de ces dispositions et la décision de transmettre les éléments s'y rapportant ne sont pas dissociables de l'appréciation que peut porter l'autorité judiciaire sur l'acte de poursuite ultérieur. Il n'appartient pas, dès lors, à la juridiction administrative d'en connaître", écrit le Conseil d’État dans ses considérants. L'actuelle présidente et l'ancien dirigeant du FN s'étaient insurgés contre cette décision de la HATVP, Mme Le Pen y voyant alors "une volonté de nuire désormais systématique et outrancière", son père une preuve du "harcèlement des adversaires du gouvernement et de l'establishment".

À l'époque, la Haute Autorité avait fait part de son "doute sérieux quant à l’exhaustivité, l'exactitude et la sincérité de leurs déclarations, du fait de la sous-évaluation manifeste de certains actifs immobiliers détenus en commun par M. Jean-Marie Le Pen et Mme Marine Le Pen et, par ailleurs, de l’omission de biens mobiliers par M. Jean-Marie Le Pen". Cette infraction est passible de 45.000 euros d'amende, trois ans de prison et dix ans d'inéligibilité au titre de la loi pour la transparence de la vie publique.

La Haute Autorité s'était intéressée aux déclarations de patrimoine que Jean-Marie et Marine Le Pen étaient tenus de remplir en leur qualité de députés européens. Elle reproche au dirigeant historique du Front national et à sa présidente actuelle d'avoir sous-évalué leurs actifs respectifs pour environ les deux tiers de leur valeur, soit plus d'un million d'euros pour Jean-Marie Le Pen et plusieurs centaines de milliers d'euros pour sa fille.

Elle a rendu une décision concomitante pour les deux dossiers car certains éléments de leur patrimoine immobilier sont communs, notamment les propriétés de La Celle-Saint-Cloud et de Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine). "Cette évaluation de parts minoritaires de SCI est totalement contradictoire et gravement surévaluée avec celle opérée, depuis de nombreuses années, par l'administration fiscale", assure Marine Le Pen.

Il est en outre reproché à Jean-Marie Le Pen d'avoir omis de déclarer un compte en Suisse et des lingots d'or qui avaient fait l'objet d'une note de signalement de la cellule antiblanchiment de Bercy (Tracfin). Cela a conduit début novembre à la perquisition des bureaux de Jean-Marie Le Pen à la suite d'une plainte pour fraude fiscale aggravée de la part du fisc. Le juge des référés du Conseil d’État avait déjà refusé fin décembre de suspendre les délibérations de la HATVP pour "défaut d'urgence".

 

À LIRE AUSSI

Image
Marine et Jean-Marie Le Pen.
1er mai avec Jean-Marie Le Pen : Arnautu et Gollnisch poussés à démissionner des instances du FN
Pour avoir osé se montrer au rassemblement du 1er mai organisé par Jean-Marie Le Pen, dimanche à Paris, les eurodéputés et cadres frontistes Marie-Christine Arnautu et...
02 mai 2016 - 18:16
Politique
Image
Jean-Marie Le Pen discours 1.05.2016
Présidentielle 2017 : Jean-Marie Le Pen met Marine en garde contre une défaite
Dans son discours du 1er mai prononcé ce dimanche Place des Pyramides à Paris devant 400 fidèles, Jean-Marie Le Pen a pronostiqué la défait de sa fille Marine à la pré...
01 mai 2016 - 17:11
Politique
Image
Marine Le Pen 1er mai
1er mai : Marine Le Pen veut donner l'image d'un FN "apaisé", son père alerte contre la désunion
Alors que Marine Le Pen entendait donner l'image d'un FN "apaisé" en ce dimanche 1er mai, son père Jean-Marie a tenu en parallèle de son "banquet patriote" un discours...
01 mai 2016 - 19:18
Politique

L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.

Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement  car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.

Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.

Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.

Je fais un don à France-Soir

Les dessins d'ARA

Soutenez l'indépendance de FS

Faites un don

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription à la Newsletter hebdomadaire de France-Soir est confirmée.

La newsletter France-Soir

En vous inscrivant, vous autorisez France-Soir à vous contacter par e-mail.