Pierre Gattaz, président du Medef, était ce jeudi l'invité de RTL. Le "patron des patrons" a modéré ses propos sur la suppression des motifs de licenciement et appelé le président de la République et son gouvernement à faire correspondre les actes aux discours.
La politique du président et du gouvernement
"Je voudrais dire au Président qu'il faut maintenant avoir des mesures concrètes, des actes. Nous n'en avons pas eu. La baisse des charges est en cours, mais nous avons eu une hausse d'impôts incroyable. Il faut des mesures concrètes. Tous les jours, toutes les semaines, on nous annonce une nouvelle taxe. Il faut de la cohérence par rapport aux discours".
"Je dis bravo à Manuel Valls (pour sa déclaration d'amour aux entreprises, NDLR), mais qu'est-ce qu'on nous sort un mois après? Le compte pénibilité qui vient complexifier le travail des entreprises. Le discours va dans le bon sens et les actes vont dans le sens inverse. La loi Hamon qui oblige à informer les salariés lorsqu'on veut vendre sa société, c'est méconnaître les entreprises car la vente est un acte intime, secret".
"Je souhaite que le président nous rassure, qu'il continue d'aller vers la baisse des charges. Il y a une trentaine de propositions que le Medef a faites. J'espère que François Hollande pourra annoncer des mesures concrètes".
La suppression des motifs de licenciement
"Je n'ai pas dit qu'il fallait supprimer les justificatifs de licenciement, mais que le licenciement est un échec. C'est un acte difficile. Mais l'entreprise a peur d'embaucher parce que le licenciement fait peur. Il faut clarifier, et pour cela s'attaquer à la convention 158 de l'Organisation international du travail (qui encadre notamment l'obligation de motifs de licenciement, NDLR). Nous souhaitons une clarification pour qu'il n'y ait pas d'insécurité à la fin pour réduire la peur des patrons d'embaucher et celles des salariés de se faire licencier. Nous pourrions alors aller très vite et très fort".
"L'entreprise, c'est la clef de la sortie de la crise par le haut. Tout devrait être fait pour faciliter le développement de l'entreprise. On est loin du compte avec des dispositifs anxiogènes. Arrêtons de s'acharner sur l'entreprise. Il faut que les élus s'acharnent sur les dépenses publiques. On est à 1.000 milliards d'euros, c'est 57% du PIB".
L'exil des entreprises
"Le territoire France n'est pas attractif. Nous avons deux épouvantails majeurs: la fiscalité du capital et la législation du travail".