Pour François Fillon, il faudra juger Donald Trump "sur ses actes"
François Fillon, candidat à la primaire de la droite, a appelé tous ceux qui traitent Donald Trump de "populiste" à retrouver leur "calme", et demandé qu'on juge le président américain élu "à ses actes", jeudi sur Europe 1. "Il faut retrouver son calme. Donald Trump est le candidat d'un parti qui s'appelle le Parti républicain, qui n'a rien d'un parti populiste, qui n'a rien d'un parti d'extrême droite", a affirmé M. Fillon. M. Trump "a une façon de s'exprimer qui est décalée par rapport au Parti républicain", mais il faut le "juger à ses actes", a ajouté l'ancien Premier ministre.
"Ce n'est pas la première fois qu'il y a un président américain élu un peu original. On a eu Ronald Reagan (1981-1989) dont on disait à peu près la même chose", il faut "surtout qu'on n'en tire pas des conséquences comme le font tous les hommes politiques français, absolument stupides".
Selon M. Fillon, "M. Trump a été élu parce que Mme Clinton a été battue (...) Trump, quand il sera aux affaires, sera très différent de ce qu'il est aujourd'hui".
A la question "Redoutez-vous une alliance Poutine-Trump?", M. Fillon a répondu: "Non seulement je ne la redoute pas, mais je la souhaite". "J'ai toujours dit qu'il fallait que l'Occident traite la Russie comme ce qu'elle est, c'est-à-dire un grand pays, avec le respect qu'on doit à un grand pays, tout en manifestant nos désaccords. La politique américaine de ce point de vue a été désastreuse. Si la politique américaine change, il faut prendre M. Trump au mot", a-t-il dit. Le milliardaire a affirmé lors de sa campagne qu'il pourrait "probablement très bien s'entendre avec Vladimir Poutine".
M. Fillon juge également que cette élection doit "nous conduire à prendre la tête d'un mouvement pour mieux fédérer les Européens autour des questions de sécurité, à élargir la coalition internationale (contre le groupe État islamique) et revoir notre relation avec la Russie".
Le candidat à la primaire a également estimé qu'il n'y aurait "pas d'effet Trump sur l'élection française, c'est tellement idiot de dire cela", reprochant notamment à Marine Le Pen, présidente du Front national, de s'être "précipitée pour revendiquer l'héritage" du président américain élu.
"Il y a des candidats qui soutenaient Mme Clinton et qui aujourd'hui se prennent pour Donald Trump", a également affirmé M. Fillon, faisant allusion, sans le citer, à Nicolas Sarkozy.
L'ex-président avait indiqué sa préférence pour la candidate Hillary Clinton pendant la campagne pour la présidentielle américaine, et il a déclaré mercredi que l'élection de Donald Trump exprimait "le refus d'une pensée unique", affirmation qu'il emploie souvent pour son propre compte.
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