Présidentielle : les candidats divisés sur l'application des jauges dans leurs meetings

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Par Arthur BIJOTAT - Paris (AFP)
Publié le 29 décembre 2021 - 18:25
Mis à jour le 30 décembre 2021 - 05:42
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Jean Castex et Olivier Veran annoncent de nouvelles mesures pour freiner la propagation d'Omicron à Matignon, à Paris, le 27 décembre 2021
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© STEPHANE DE SAKUTIN / AFP/Archives
Jean Castex et Olivier Veran annoncent de nouvelles mesures pour freiner la propagation d'Omicron à Matignon, à Paris, le 27 décembre 2021
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Hors de question pour Zemmour, Le Pen et Mélenchon, tandis que la majorité appelle à un "esprit de responsabilité": les candidats à la présidentielle sont divisés sur l'application dans leurs meetings de campagne des nouvelles jauges anti-Covid.

En annonçant lundi des limitations pour les rassemblements - 2.000 personnes maximum en intérieur et 5.000 en extérieur - le Premier ministre Jean Castex avait rappelé que la Constitution française ne permettait pas de fixer des jauges, ni d'imposer de pass sanitaire, aux réunions politiques et aux lieux de culte.

Cela "a soulevé, et je le comprends, une vague de contestation assez forte", est convenu le ministre de la Santé Olivier Véran mercredi en commission à l'Assemblée nationale. Mais, a-t-il ajouté, "je redis qu'il n'y a pas de volonté du gouvernement de faire du deux poids deux mesures".

Pas de grands concerts mais des meetings parfois tout aussi remplis: la perspective a ulcéré les artistes. Certains ont ironisé en se déclarant candidats à l'élection pour pouvoir maintenir leurs "meetings".

Face au début de polémique, le parti présidentiel LREM s'est empressé d'annoncer qu'il allait bien, dans un "esprit de responsabilité", appliquer les jauges dans ses futurs meetings.

Mercredi, M. Véran s'est par ailleurs déclaré "favorable", mais "avec une incertitude sur l'aspect juridique", à un amendement du député LR Guillaume Larrivé donnant possibilité aux organisateurs de grands rassemblements politiques d'exiger un pass vaccinal et de fixer une jauge.

A l'issue de vifs échanges, l'amendement a été adopté dans la soirée, mais sans sa partie sur les jauges, une concertation étant en cours entre le ministre de l'Intérieur et les formations politiques.

Plusieurs prétendants à l'Élysée n'ont pas l'intention d'en appliquer.

"Nous n'allons rien changer à notre agenda des quatre prochains mois et nous ferons des meetings de toutes les tailles", explique à l'AFP Olivier Ubéda, directeur national des évènements du candidat d'extrême droite Eric Zemmour (Reconquête!).

"Le Conseil constitutionnel a été très clair là-dessus: masque obligatoire et pass sanitaire recommandé. (...) Ensuite, chaque candidat fait comme il veut", rappelle-t-il.

- "Plus il y a de monde, mieux ce sera" -

"Plus il y a de monde, mieux ce sera" sur le plan électoral ajoute M. Ubéda qui souligne que "pas un cluster n'a été détecté à la suite du meeting de Villepinte" qui avait réuni 13.000 personnes le 5 décembre.

Le Rassemblement national suivra cette ligne en refusant les jauges gouvernementales. "La question ne se pose pas", a évacué mercredi sur Europe 1 le député et porte-parole du RN Sébastien Chenu.

"Cela n'empêche pas de prendre un certain nombre de dispositions" comme les gestes barrières ou la distanciation sociale, a-t-il néanmoins précisé alors que Marine Le Pen doit lancer officiellement sa campagne les 15 et 16 janvier par une "convention présidentielle" à Reims (Marne).

"Il serait problématique d'instaurer une jauge" pour les meetings de Jean-Luc Mélenchon, a abondé sur RMC le député LFI Éric Coquerel, annonçant que le candidat insoumis, qui doit tenir un meeting le 16 janvier au parc-expo de la Beaujoire à Nantes, n'appliquerait pas les "mesures liberticides" du gouvernement.

A droite, Valérie Pécresse souhaite trouver "le bon équilibre entre exigences démocratiques et contraintes sanitaires", indique à l'AFP Geoffroy Didier, directeur de la communication de la candidate LR.

Le 11 décembre, quelques jours après son investiture, Mme Pécresse avait annulé une grande réunion publique à la Porte de Versailles au profit d'un rassemblement plus modeste, réunissant uniquement les cadres des Républicains à la Mutualité, à Paris.

"Nous avons toujours respecté les règles sanitaires et continuerons de le faire", ajoute M. Didier tout en rappelant toutefois que "la crise ne doit pas mettre le débat sous cloche pendant l'élection présidentielle".

Une position tenue également par Anne Hidalgo. La candidate PS, qui demandait déjà le pass sanitaire dans ses précédents meetings, suivra "les recommandations du gouvernement" et attendra "l'évolution de la pandémie", d'après une source proche.

De leur côté, les écologistes assurent avoir prévu des "évènements plus petits, en extérieur, plutôt dans des jauges réduites ou dans des formats numériques", a expliqué mercredi sur RTL Marine Tondelier, porte-parole du candidat EELV Yannick Jadot.

La candidate "envisagée" Christiane Taubira enfin veut être "irréprochable", selon une source proche à l'AFP, excluant de tenir des réunions publiques en intérieur avant au moins la "mi-janvier".

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