Primaire de droite : un candidat LR dissident en 2017 c'est possible, prévient NKM

Il pourrait y avoir deux candidats de la droite en 2017, à prévenu Nathalie Kosciusko-Morizet à l'occasion d'une rencontre organisée lundi par l'Association de la presse étrangère en France. Pour l'éviter, une primaire ouverte, mobilisant des millions d'électeurs, est indispensable pour "dissuader les dissidents", a souligné celle qui est également revenue sur ses parrainages pour le scrutin des 20 et 27 novembre prochains.

Pour elle aussi, ça va mieux. Nathalie Kosciusko-Morizet "avance bien" dans sa quête des parrainages nécessaires pour participer à la primaire de la droite censée désigner un candidat unique en vue de la présidentielle 2017, a-t-elle affirmé lundi 6 lors d'une rencontre organisée par l'Association de la presse étrangère en France. La députée de l'Essonne en a également profité pour tracer une ligne rouge à ne pas franchir sous peine d'encourager "les dissidences" à droite.

Si elle ne devait pas être choisie par les électeurs de la primaire, Nathalie Kosciusko-Morizet a ainsi assuré qu'elle soutiendra le "gagnant". "C'est le principe d'une primaire", a-t-elle rappelé. Puis d'insister sur une condition pour que le rassemblement de son camp puisse se faire: que le vote se passe "correctement". Comprendre qu'il n'y ait pas de tentative pour "restreindre le nombre de votants" (qui devra être "d'au moins trois millions") a-t-elle lancé en rappelant l'épisode du vote des Français de l'étranger. Autant de conditions nécessaires pour "légitimer le candidat désigné et lui donner de la force pour réformer" mais aussi, voire surtout, pour "dissuader les dissidents".

Entre les lignes, NKM n'écarte donc pas la possibilité d'avoir deux candidats se réclamant du même camp lors de la prochaine présidentielle. Un cas de figure qui pourrait avoir des conséquences autrement plus graves que celles de la guerre entre Chirac et Balladur en 1995. Au vu des sondages plaçant le FN à 30% des intentions de vote au premier tour, le seuil de qualification pour le second dimanche de vote devrait ainsi être autrement plus élevé en 2017.

Revenant à sa propre participation à la primaire des 20 et 27 novembre, NKM a rappelé la condition imposée aux candidats issus de LR de rassembler les parrainages de 2.500 militants à jour de cotisation ainsi que de 250 élus, dont 20 parlementaires, pour pouvoir être effectivement candidats. Simple formalité pour des ténors tels qu'Alain Juppé ou Nicolas Sarkozy, notamment, mais vrai défi pour NKM. Tenante d'une ligne minoritaire au sein de son parti, celle-ci aurait même tenté de chercher le soutien de certains élus sans étiquette, voire écologistes, avant que la règle n'évolue. Fin mars, le bureau politique avait décidé de contraindre les "parrains" à signer une charte les engageant sur "les valeurs républicaines de la droite et du centre". Ce à quoi la députée de l'Essonne s'était opposée avec force, dénonçant un "tripatouillage" destiné à lui mettre des bâtons dans les roues.

Mais tout irait désormais mieux, à dit celle qui assure avoir déjà "une série" de soutiens francs, ainsi qu'une autre "série" de parlementaires prêts à lui accorder leur soutien pour qu'elle "puisse faire entendre sa voix" lors de la primaire. Le tout sans avancer de chiffres. "Ça va", donc, a-t-elle insisté au très chic hôtel Rafael de Paris, tout en reconnaissant qu'elle doit mener une bataille de "conviction" pour convaincre les élus "un par un".