Primaire de la droite : chiraquien de cœur et d'esprit, Baroin roule désormais pour Sarkozy
Le président de la puissante Association de maires de France (AMF) François Baroin a annoncé officiellement ce dimanche 5 qu'il "s'engagera" au côté de Nicolas Sarkozy si le président du parti Les Républicains se présente à la primaire de la droite, ce dont il ne "doute pas". "Je m’engagerai pour Nicolas Sarkozy, mon choix est fait depuis longtemps", a déclaré le sénateur-maire de Troyes, invité dimanche du "Grand Rendez-vous" Europe 1/Le Monde/i>Télé.
Le président de la puissante Association de maires de France (AMF) n'a du reste "pas de doute" sur la candidature de Nicolas Sarkozy, qui doit annoncer fin août son entrée en lice pour la primaire des 20 et 27 novembre. En 2010, l'ancien chef de l'Etat avait fait entrer au gouvernement ce chiraquien de toujours (son père, Michel Baroin était un intime de Jacques Chirac), au Budget, puis à l'Economie et comme porte-parole du gouvernement.
Interrogé sur un possible ticket avec Nicolas Sarkozy qui le verrait s'emparer de Matignon si son champion remportait la présidentielle de 2017, le député-maire de Troyes est resté en revanche évasif.
"Soyons sérieux, vous avez des gens qui sont sous l'eau, on est en pleine mobilisation sociale, tout ça n'a aucun intérêt", a-t-il éludé sous les yeux du président (LR) du Sénat Gérard Larcher et du patron du groupe LR à l'Assemblée, Christian Jacob, à ses côtés dans le studio d'Europe 1.
"Heureux et fier d'avoir travaillé dans (le) gouvernement" de Nicolas Sarkozy, François Baroin n'a pas tari d'éloges sur le président de LR, doté selon lui d'une "énergie au-dessus de la moyenne" et qui a joué un rôle "important et essentiel" au côté de la chancelière allemande Angela Merkel lors de la crise financière de 2008.
Pour François Baroin, 51 ans le 21 juin, l'ancien président a le "leadership, la force, la passion, la capacité de porter un projet collectif et de restaurer un Etat dans son autorité". Depuis quelques années, les deux hommes multiplient les signes d'amitié. "Il y a quelque chose qui me dit qu’on va avoir à travailler ensemble dans les semaines qui viennent", a confié dès mercredi Nicolas Sarkozy qui dit éprouver de l'"affection" pour son ancien ministre.
Au point de lui promettre Matignon ? Alain Juppé en est persuadé. "L'un des candidats possible a déjà annoncé son Premier ministre" même si "ce n’est pas tout à fait la tradition française", a-t-il persiflé fin mai lors d'une visite au Maroc.
Quoi qu'il en soit, François Baroin sait pardonner à ceux qui l'ont offensé. Quand le président de LR, alimentant une réputation de dilettante, lâche à son endroit: "Baroin, il a du talent, pour quelqu'un qui ne travaille pas, il fait une belle carrière", l'intéressé n'y voit que "du troisième degré".
Tous deux, il est vrai, ont un ennemi commun en la personne d'Alain Juppé. Favori des sondages, l'ex-Premier ministre est le plus dangereux rival de Nicolas Sarkozy pour 2017. Quant à François Baroin, il l'avait congédié de son gouvernement en 1995, dans la même charrette que les "juppettes".
Le président de l'AMF ne fait guère mystère de leur inimitié. "Si la question est de savoir si, avec Alain Juppé, la confiance est mutuelle, la réponse est non", a-t-il reconnu sans se faire prier sur Europe 1. Et quand on l'interroge sur cette détestation réciproque, il répond sans même chercher à la nier: "C'est ainsi". Réaction flegmatique du député (LR) Benoît Apparu, proche du maire de Bordeaux : "Que Nicolas Sarkozy ait le soutien de François Baroin, tant mieux pour Nicolas Sarkozy, tant mieux pour François Baroin si c'est son choix".
Nicolas Dupont-Aignan, président de Debout la France et candidat souverainiste à la présidentielle de 2017, ne l'entend toutefois pas de cette oreille. "Que le président de l’Association des maires de France, censé représenter toutes les sensibilités de nos élus locaux, prenne position pour un candidat, rentre en contradiction avec le devoir de neutralité que son rôle lui impose", s'est-il indigné.
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