Retraites : Macron à peine réélu, Bruno Le Maire "ne peut exclure" un passage en force au 49-3
Au lendemain de la seconde investiture d'Emmanuel Macron, le 49.3 est déjà évoqué pour promulguer la sulfureuse réforme des retraites. Le pouvoir d'achat et le coût de la vie des Français ont été source de désaccords lors des débats. Le gagnant a d'ailleurs annoncé la couleur : "Les années à venir à coup sûr ne seront pas tranquilles". Les classes populaires, ayant fait grimper Marine Le Pen à un score "historique" de l'extrême droite, enragent déjà.
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"Président des riches ! Ça me dégoute !"
Laurence Rossignol, vice-présidente du Sénat et du conseil régional de Picardie, ancienne ministre des Familles, de l'Enfance et des Droits des femmes, partage le désarroi des Français sur Twitter :
Depuis que je suis élue en Picardie/Hauts de France, je vois, accablée,le déclassement des classes populaires et la montée du RN. Cette vidéo ne m’amuse pas. Le désarroi de ces femmes dit d’abord leur condition sociale. Et le mépris de classe des commentaires ne vaut pas mieux. https://t.co/AWSfF1tI8z
— Laurence Rossignol (@laurossignol) April 25, 2022
De son côté, Bruno Le Maire commençait à esquisser les contours économiques du quinquennat sur France Info, évoquant entre autres choses la réforme des retraites qu'il considère "indispensable pour sauver notre régime". Point nodal des discussions, le sujet a tiraillé les candidats, notamment parce qu'Emmanuel Macron est plutôt habitué aux appels du pied auprès des classes supérieures. Si Marine Le Pen prévoyait de maintenir l'âge légal de départ entre 60 et 62 ans, avec 40 à 42 annuités de cotisations, Emmanuel Macron prévoit de le rallonger progressivement jusqu'à 64 ou 65 ans, ouvrant les discussions autour de la pénibilité du travail et des carrières longues. Une idée qui ne plaît pas à tout le monde et qui risque de passer en force ; si le ministre de l'Économie assure ne pas vouloir "nous enfermer dans des marges de manœuvres qui soient trop strictes en laissant entendre qu'il n'y aura pas de négociations", il ne peut pas "donner de garantie" quant à l'utilisation du 49.3.
Du référendum au 49.3
Avant le premier tour de l'élection, Emmanuel Macron parlait plus volontiers d'un référendum :
En deux semaine, on est passé de la possibilité d'un référendum à celle d'un 49.3 sur la réforme des retraites. pic.twitter.com/n96wKQV8u6
— Anonyme Citoyen (@AnonymeCitoyen) April 25, 2022
Il faut croire que le "nouveau système social, plus efficace, plus lisible et plus juste" qu'il vendait en janvier 2022 ne sera peut-être pas décidé "à la source". Ce ne serait pas le premier revirement de bord, sachant qu'il promettait en 2017 de "ne pas toucher à l'âge légal de départ à la retraite"...
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