Ruffin estime que le France insoumise n'est pas prête à gouverner, Corbière n'est pas d'accord
Les réflexions menées par François Ruffin sont particulièrement franches. Dans une vidéo publiée jeudi 23 sur sa chaîne YouTube, le député de la Somme s'interroge sur la capacité de son mouvement à exercer les plus hautes responsabilités de l'Etat dans le cas d'une victoire de la France insoumise à une élection législative anticipée.
Et le constat du patron du journal Fakir est sans appel, la formation politique dirigée par Jean-Luc Mélenchon n'est pas, en l'état, en capacité de gouverner. Il explique ressentir "un certain vertige à l’idée qu’on puisse détenir le pouvoir. Je ne nous sens pas prêts à relever le défi colossal qui se présenterait en face de nous".
"Qui sont les techniciens sur lesquels on va pouvoir s’appuyer? C’est pas les technos de Bercy, les inspecteurs des Finances qui vont être volontaires pour un programme de transformation avec la France insoumise", s'interroge le député.
Et d'ajouter: "Il va falloir affronter en même temps le Sénat, le Medef, les médias, la commission européenne, le Conseil Constitutionnel. Nous allons nous trouver dans une situation conflictuelle vachement forte avec des gens qui ne seront pas préparés à ce niveau de pouvoir et de responsabilités. Pour moi, c’est vertigineux l’idée qu’on puisse se dire que demain nous gouvernerons".
En filigrane, François Ruffin semble estimer que la FI manque de cadres. "On aura besoin de cerveaux bien construits venus des grandes écoles, de HEC, de Polytechnique, on aura besoin du peuple bien sûr, mais aussi de l’élite", estime-t-il.
Des arguments balayés d'un revers de la main par Alexis Corbière ce mardi 28 sur Europe 1. "C'est un garçon modeste qui n'est pas dans la volonté tout le temps", a expliqué le député de la Seine-Saint-Denis à propos de François Ruffin. Et d'ajouter: "C'est ce qui fait sa marque: c'est un gentil garçon. Moi, avec d'autres, je suis peut-être un peu trop dans le côté démonstratif, et il faut être entraînant. Mais j'apprécie que quelqu'un dise: la marche est haute. Mais ne t'inquiète pas François - je m'adresse à mon ami -, si les Français nous font confiance, on y arrivera". Ambiance.
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