Les ministres et la "sobriété énergétique" : le moteur est en marche
L'adage est bien connu : "Faites ce que je dis, pas ce que je fais". Le plan de sobriété énergétique que le gouvernement appelle de ses vœux en est une belle illustration. Pendant que les Français sont sommés de se serrer la ceinture, les ministres laissent tourner leurs voitures à vide pendant les réunions, histoire de ne pas perdre la fraîcheur de la clim'.
Le mercredi 20 juillet, le gouvernement appelait les Français à faire des économies d’énergies, en débranchant les prises, en baissant la clim’, en coupant le wifi, en éteignant les lumières et les appareils électriques, etc. Mais ces "petits gestes", outre le fait qu'ils soient loin d'être une solution miracle, ne sont même pas adoptés par les représentants de la nation. Si Élisabeth Borne souhaitait des ministres et une administration "exemplaires", tous n'ont pas prévu de l'être :
🚙🇫🇷SOBRIÉTÉ ÉNERGÉTIQUE - Chargés de couvrir le Conseil des ministres à l’Élysée, ce midi, des journalistes ont été surpris de découvrir que les voitures des ministres sont restées moteur allumé pour conserver la clim’. Température extérieure : 28°C (E1). pic.twitter.com/4l5SL6L4uC
— 🌐Le Globe (@LeGlobe_info) July 29, 2022
La vidéo a largement circulé sur les réseaux sociaux. Selon le site Révolution énergétique, c'est une habitude des ministres. Pourtant, lors de la présentation d’une feuille de route pour des efforts énergétiques, la ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher assurait : "Nous devons être exemplaires". Pour l’administration, les consignes étaient les suivantes : "Éteindre la lumière, veiller à ne pas chauffer au-delà de 19 °C et ne pas climatiser en dessous de 26 °C, veiller à faire attention dans l’organisation du télétravail"... Tous n'ont pas dû comprendre, et les journalistes présents sur place s'en sont indignés.
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Interrogé à ce sujet, Olivier Véran — désormais porte-parole du gouvernement — a remercié les journalistes d’avoir signalé cette erreur, et a même avoué que c’est grâce à ce type d’alerte qu'il est possible d’avancer vers une transformation des pratiques : "Vous avez raison, il faut faire attention à tout", a-t-il commencé. Et de poursuivre : "À partir du moment où l’on dit aux Français, l’État, les ministères, les administrations centrales et territoriales vont montrer l’exemple, on sait deux choses : la première, cela va nécessiter de changer, et vite, un certain nombre de comportements. Et enfin, à chaque fois que nous ne le ferons pas, vous ne nous raterez pas. Eh bien, vous savez quoi ? Tant mieux, parce que c’est cela qui accélérera nos changements de comportements".
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