Agressions à Cologne : Angela Merkel en faveur de l'expulsion des réfugiés condamnés
Angela Merkel a durci le ton samedi 9. Quelques jours après la vague d'agressions qui a touché la ville de Cologne le soir du Nouvel an, la chancelière allemande s'est prononcée en faveur d'un très fort durcissement des règles d'expulsion des demandeurs d'asile condamnés par la justice en Allemagne, même pour les personnes sanctionnées de peines avec sursis.
"Si les réfugiés ont commis un délit, il doit y avoir des conséquences", a-t-elle expliqué à l'issue d'une réunion de la direction du parti conservateur (CDU) à Mayence."Cela veut dire que le droit de séjour doit s'arrêter s'il y a une peine de réclusion ou même avec sursis". Cette position prononcée par celle qui appelait il y a peu l'Europe à la solidarité avec les migrants, doit désormais être discutée avec les sociaux-démocrates (SPD), l'autre grand parti présent dans la coalition gouvernementale allemande.
Aujourd'hui, la loi allemande dit qu'un demandeur d'asile - 1,1 million ont afflué en Allemagne en 2015 - ne peut être expulsé qu'après une condamnation à au moins trois ans de prison, à condition que sa vie ne soit pas en danger dans son pays d'origine. "Il est important que là où la loi n'est pas suffisante, elle soit modifiée", a poursuivi Angela Merkel, insistant que cela pour servir "l'intérêt de la grande majorité des réfugiés".
Berlin réfléchit également à placer l'Algérie et le Maroc dans une liste de pays considérés comme sûrs et dont les ressortissants ne pourraient donc plus demander le statut de réfugié. "Les perspectives de séjour pour ces réfugiés (algériens et marocains, ndlr) sont bien moindres que celles par exemple des Syriens et des Irakiens", a encore estimé la chancelière.
Le soir du Nouvel an, Cologne avait été le théâtre d'une vague d'agressions contre une dizaine de femmes, provoquant un vif émoi dans le pays. La police fédérale a déclaré avoir identifié 32 suspects, dont 22 demandeurs d'asile, et relevé 76 infractions dont 12 à caractère sexuel. Dans cette même ville de Cologne, le mouvement d'extrême droit Pegida a organisé samedi une manifestation, prônant notamment le slogan "Les réfugiés ne sont pas les bienvenus" et contestant la politique d'Angela Merkel sur la question, avant de se heurter aux forces de l'ordre, qui ont utilisé du gaz lacrymogène et des canons à eau pour disperser la foule après avoir subi des jets de projectiles.
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