Allemagne : un groupuscule "terroriste" néonazi démantelé

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Par Yacine LE FORESTIER - Berlin (AFP)
Publié le 01 octobre 2018 - 14:55
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Un policier allemand.
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©Thomas Peter/Reuters
Un groupuscule néonazi "terroriste" soupçonné d'avoir planifié divers attentats et attaques en Allemagne, notamment contre des étrangers et des personnalités publiques, a été démantelé, a annoncé lundi la police allemande.
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Un groupuscule néonazi "terroriste" soupçonné d'avoir planifié divers attentats et attaques en Allemagne, notamment contre des étrangers et des personnalités publiques, a été démantelé, a annoncé lundi la police allemande.

Cette association baptisée "Révolution Chemnitz" projetait notamment une "action", aux détails non encore éclaircis, mercredi en Allemagne à l'occasion de la célébration annuelle de la réunification du pays en 1990, a indiqué le parquet anti-terroriste.

Sept hommes âgés d'entre 20 et 31 ans sont sous les verrous dans le cadre de cette affaire. Six d'entre eux ont été interpellés lundi lors d'une opération ayant mobilisé une centaine de policiers.

Le septième, présenté comme le chef de file du groupuscule, avait été arrêté mi-septembre dans le cadre d'une affaire de troubles à l'ordre public.

Les suspects entendaient perpétrer "des attaques violentes et des attentats armés" contre des étrangers et des personnes d'obédiences politiques différentes de la leur", a précisé le parquet. A ces fins, ils cherchaient à se procurer des armes semi-automatiques.

- 'Changer le pays' -

"Les suspects poursuivaient des objectifs révolutionnaires visant à miner l'Etat de droit démocratique", ont indiqué les enquêteurs.

Selon la Süddeutschen Zeitung (SZ), les enquêteurs soupçonnent le groupuscule, en s'appuyant sur des appels téléphoniques et échanges par tchat entre ses membres, d'avoir planifié des attaques violentes contre "la dictature des médias et ses esclaves".

Parmi les cibles potentielles figuraient des personnalités politiques, des journalistes et d'autres personnes défendant publiquement l'Etat de droit, selon le journal.

"Ils voulaient changer le pays", ont précisé à la SZ des enquêteurs, selon lesquels ils avaient l'intention de provoquer plus de dégâts que le NSU. Cet autre groupuscule néonazi s'était formé à la fin des années 1990 pour assassiner entre 2000 et 2007 neuf personnes d'origine immigrée et une policière.

"Les crimes commis par le NSU nous ont appris que nous devions être beaucoup plus vigilants que par le passé", a promis la ministre de la Justice, Katarina Barley, estimant que "le terrorisme d'extrême droite représente un danger réel et important".

- Mouvement anti-immigration -

Les sept membres de "Révolution Chemnitz" sont décrits comme faisant partie des "milieux hooligan, skinhead et néonazis" dans la région de Chemnitz, la troisième ville de l'Etat régional de Saxe, théâtre fin août et début septembre de plusieurs manifestations, parfois violentes, à l'appel de l'extrême droite. Leur objectif était de protester contre le meurtre à l'arme blanche d'un Allemand, dont sont soupçonnés deux demandeurs d'asile syrien et irakien.

Le groupuscule s'est constitué autour du 11 septembre dans le sillage immédiat de ces rassemblements qui ont ébranlé l'Allemagne toute entière et failli faire éclater le gouvernement de coalition de la chancelière Angela Merkel, où coexistent difficilement les partisans de la fermeté maximale et ceux de la modération à l'égard des migrants.

La chancelière était devenue à Chemnitz la cible principale des protestataires dans la rue, accusée d'être responsable d'une hausse supposée de la criminalité dans le pays due aux étrangers, après l'arrivée en Allemagne de plus d'un million de demandeurs d'asile en 2015 et 2016.

Mme Merkel avait dénoncé des "chasses" aux étrangers dans les rues de Chemnitz.

Le groupuscule démantelé est ainsi soupçonné de s'en être pris le 14 septembre à "plusieurs étrangers" à Chemnitz lors d'une expédition punitive.

Alors que le ministre allemand de l'Intérieur, le très conservateur Horst Seehofer, s'était solidarisé avec les manifestants de Chemnitz le mois dernier, il a affirmé lundi que l'opération de police mettait en pratique la volonté du gouvernement de "zéro tolérance à l'égard des extrémistes de droite".

Les arrestations viennent conforter un peu plus la réputation de la région de Saxe, et au-delà de l'ex-RDA, comme fief de l'extrême droite, y compris violente.

Sur le plan politique, c'est en Saxe que le parti d'extrême droite Alternative pour l'Allemagne - première formation d'opposition à la chambre nationale des députés depuis qu'elle y a fait son entrée il y a un an - obtient ses scores les plus importants.

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