Aucun répit en vue à Gaza : Tsahal annonce une “expansion des combats”
MONDE - Malgré une situation humanitaire catastrophique et des appels à un cessez-le-feu, la guerre à Gaza ne montre aucun signe de répit. Bien au contraire, l’armée israélienne a évoqué jeudi 28 décembre 2023 une “expansion” de ses opérations, non seulement à la frontière libanaise, mais également en Cisjordanie occupée où des raids ont été menés dans la nuit de mercredi à jeudi. Le ministère de la Santé du Hamas fait désormais état de plus de 21 300 morts. L’ONU a demandé à Tel-Aviv de mettre fin aux “homicides illégaux” en Cisjordanie, tandis que l’OMS alerte contre le “grave danger” auquel fait face la population en raison de la faim et du désespoir qui s'aggravent.
Aucun arrêt n’est possible actuellement, a rétorqué Benjamin Netanyahou, à qui le président français Emmanuel Macron a réitéré, lors d’un entretien téléphonique, sa demande d’un cessez-le-feu durable.
Vers une expansion des combats à la frontière nord ?
Mercredi 27 décembre, les militaires de Tsahal ont poursuivi leurs opérations dans la principale ville du sud de la bande de Gaza, Khan Younès, considérée comme un des bastions du Hamas. L’organisation a fait état de 195 personnes tuées en 24 heures dans l’enclave palestinienne. Le bilan le plus lourd a été enregistré à Khan Younès, où 22 personnes ont été tuées et 34 autres blessées, une maison voisine de l’hôpital Al-Amal ayant été ciblée. Le bilan à Gaza s’établit désormais à plus de 21 300 morts et 55.603 blessés, souligne la même source.
Ce même 27 décembre, une habitation d’une localité à la frontière du Liban a été touchée par un raid israélien. "Des avions ennemis ont mené un raid (...) sur une habitation (...) dans le centre de Bint Jbeil", a fait savoir l'Agence libanaise d'information. Le chef d'état-major de l'armée israélienne, Herzi Halevi, a évoqué un “niveau de préparation très élevé” de ses soldats “pour une expansion des combats dans le nord”, où les affrontements entre Israël et le Hezbollah sont à peu près quotidiens depuis le 7 octobre. Il a fait état d’une “intensification des tirs” le long de cette frontière, notamment dans le Golan où un drone s’est abîmé dans la nuit du mercredi 27 au jeudi 28 et où des combattants issus de groupes armés considérés comme pro-iraniens ont revendiqué une attaque.
Téhéran a d’ailleurs menacé Israël “d’actions directes et d’autres menées par le front de la résistance”, suite à la mort lundi dernier de Razi Moussavi, un de ses hauts-gradés, dans une frappe en Syrie.
Tsahal, qui a perdu 164 de ses soldats depuis le début des combats à Gaza, a multiplié mercredi soir des raids à Jénine et à Ramallah, deux des plus grandes villes de la Cisjordanie occupée. Des opérations dénoncées par l’ONU jeudi 28 décembre, qui a appelé Israël à “mettre fin aux homicides illégaux” dans cette zone, où la situation des droits humains “se détériore rapidement”. “Le recours à des tactiques militaires et aux armes dans des contextes de maintien de l'ordre, l'utilisation d'une force non nécessaire et disproportionnée et l'application de restrictions de mouvement élargies, arbitraires et discriminatoires affectant les Palestiniens, sont extrêmement préoccupants”, a déclaré Volker Türk, le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme.
“Génocide” à Gaza, selon une coordinatrice de l’ONU
Dans la foulée, la rapporteuse spéciale des Nations unies pour les territoires palestiniens occupés, l’avocate italienne Francesca Albanese, a affirmé que la situation à Gaza “se dégrade d’heure en heure”.
L’OMS a de son côté rappelé “le grave danger” auquel fait face la population gazaouie avec “la faim et le désespoir”, au point où “des personnes affamées ont bloqué notre convoi dans l'espoir de trouver à manger”.
Vendredi 22 décembre, le Conseil de sécurité de l'ONU a exigé l'acheminement "à grande échelle" de l'aide humanitaire à Gaza, sans appeler à un “cessez-le-feu immédiat”, qui a déjà fait l’objet d’un véto américain. La résolution, adoptée sans les voix des États-Unis et de la Russie, "exige de toutes les parties qu'elles autorisent et facilitent l'acheminement immédiat, sûr et sans entrave, d'une aide humanitaire à grande échelle" à Gaza et demande de "créer les conditions d'une cessation durable des hostilités".
Israël a donné jeudi son accord de principe à Chypre pour l’ouverture d’un corridor maritime entre l’île de Méditerranée orientale et la bande de Gaza pour acheminer, sous sa supervision, de l’aide humanitaire vers l'enclave palestinienne.
En dépit de cette situation, le chef d'état-major de l'armée israélienne, Herzi Halevi, a affirmé que “cette guerre sera longue”. Benjamin Netanyahou a de son côté déclaré qu’il “n’est pas possible de parler d’arrêts aujourd’hui”.
Mercredi, Emmanuel Macron a réitéré, lors d’un entretien téléphonique avec le Premier ministre israélien, sa demande en faveur d’un “cessez-le-feu durable, avec l’aide de tous les partenaires régionaux et internationaux”. Le chef de l’État a exprimé “sa plus vive préoccupation face au très lourd bilan civil et à la situation d’urgence humanitaire absolue à laquelle était confrontée la population civile de Gaza”, selon l’Elysée.
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