Brésil : pourquoi l'ex-président Lula a-t-il été condamné
L'ex-président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva, dit Lula, a été condamné mercredi 24 en appel à 12 ans et un moi de prison pour corruption passive et blanchiment d'argent. La figure politique de 72 ans était accusé d'être au centre d'un "vaste réseau de corruption" impliquant la compagnie pétrolière d'État Petrobas.
La "combine", aussi classique qu'efficace, résidait dans des largesses attribuées au président lors de ses 8 ans de mandat, en échange de l'attribution de marché publics. Lula aurait reçu en "compensation" de ces gestes des dessous de table évalués à un peu plus d'un million d'euros dont un triplex dans une station balnéaire, "cadeau" de l'entreprise de construction OAS.
L'avocat de Lula, Cristiano Zanin Martins, avait auparavant affirmé que le triplex au coeur de la procédure "n'appart(enait) pas à Lula" mais à OAS et que l'icône de la gauche "n'en a jamais reçu les clés et n'y a jamais passé une nuit". Le juge a de son côté fait état "preuves au-delà de tout doute raisonnable" que "ce triplex était réservé au président Lula".
"L'ex-président était un des principaux artisans, sinon le principal, d'un vaste réseau de corruption (...) qui a fragilisé non seulement le fonctionnement de Petrobras, mais de tout le processus politique du Brésil", a-t-il asséné.
Lula a dénoncé une condamnation politique au terme d'une procédure étonnamment rapide, se comparant à Nelson Mandela, et a assuré qu'il sera tout de même candidat à la présidence de la République. Il devra cependant faire face à huit autres procédures dont six sont déjà engagées.
Lire aussi: Lula condamné, Dilma destituée, Temer accusé, sidérante crise politique au Brésil
Les accusations de corruption concernant la figure emblématique de la gauche brésilienne avaient déjà coûté son siège à sa disciple et successeur Dilma Rousseff, destituée. L'ancienne ministre de l'énergie puis présidente du conseil d'administration de Petrobas avait été accusée d'avoir maquillé les comptes publics. La crise politique s'est poursuivie avec des accusations contre l'actuel président Temer.
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