Chute du Mur de Berlin : le 25e anniversaire (DIAPORAMA)

Auteur(s)
Maxime Macé
Publié le 09 novembre 2014 - 16:04
Mis à jour le 12 novembre 2014 - 11:16
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Un baiser devant Brejnev et Honecker.
Crédits
©Markus Screiber/AP/Sipa
Un couple s'embrasse devant le plus grand vestige du Mur de Berlin.
©Markus Screiber/AP/Sipa
Le 9 novembre est une date particulièrement symbolique en Allemagne. Elle rappelle à la fois le pitoyable "Putsch de la brasserie" en 1923, la sinistre "Nuit de Cristal" en 1933 et l’heureuse chute du Mur de Berlin en 1989.

Ce fut l'un des événements les plus heureux de la fin du XXe siècle. Dans la nuit du 9 au 10 novembre 1989, prenant de court les dirigeants communistes de la RDA et pro-occidentaux de la RFA, des milliers de jeunes Berlinois (de l’Est et de l’Ouest) brisent le "mur de la honte". Devant les caméras du monde entier, ils célèbrent dans la liesse la plus totale la chute de cette séparation de béton et de barbelés qui divise leur ville depuis 1961.

A l'époque, depuis quelques années, avec l’arrivée au pouvoir en URSS de Mikhaïl Gorbatchev en 1984, un vent nouveau souffle sur le bloc de l’Est. Avec les politiques de perestroïka (restructuration) et de glasnost (transparence), l’Union soviétique opère un revirement dans sa politique intérieure et extérieure qui influe sur les républiques socialistes d’Europe de l’Est.

La première brèche apparaît en Hongrie, en mai 1989: le pays ouvre sa frontière avec l’Autriche, ce qui provoque un afflux de réfugiées de RDA vers la RFA. En Allemagne de l’Est, des manifestations importantes se multiplient pour réclamer l’ouverture du pays et le rapprochement avec la RFA.

Le 4 novembre, un million de personnes descendent dans les rues de Berlin pour manifester, dont près de la moitié dans la partie est de la ville. Le conseil des ministres de la RDA démissionne le 8 novembre 1989, suivi par le Politbüro le 9 novembre.

Le 9 novembre, Günter Schabowski, secrétaire du Comité central de la SED (parti communiste est-allemand), annonce lors d’une conférence de presse que tous les citoyens de la RDA peuvent voyager à l’étranger "sans aucune condition particulière". Cette déclaration est retransmise à la télévision.

Aussitôt, les Berlinois se précipitent vers les postes-frontières pour aller à l’Ouest. Les gardes sont pris de courts et tentent dans un premier temps de freiner cette foule qui avance vers les check-points. Vers 22h, désemparés face à cette masse de personnes, ils reçoivent l’ordre de laisser passer à l’Ouest toute personne munie d’une pièce d’identité.

On assiste à des scènes surréalistes pour l’époque, des Berlinois de l’Est visitent, hagards, les rues de la partie ouest de la ville. Des milliers de Berlinois de l’Est et d’Allemands de l’Est venus à Berlin après avoir vu les informations du soir passent la frontière cette nuit-là et font spontanément la fête avec les Allemands de l’Ouest qui les accueillent avec enthousiasme.

Récupérer un morceau de Mur

Le véritable rush vers la RFA se produit le lendemain, des milliers de Berlinois convergent vers les points de passages et la Porte de Brandebourg, à pied ou en voiture. Des inconnus se tombent dans les bras, s’enlacent et s’embrassent dans la liesse la plus totale.

On assiste à d’émouvantes retrouvailles entre membres d’une même famille séparés par la construction du Mur en 1961. Si des milliers de Berlinois de l’Est se pressent en RFA pour découvrir cette "vitrine du capitalisme", des Occidentaux passent également à l’Est pour découvrir la "patrie du socialisme". 

Des centaines de personnes entreprennent, parfois avec des moyens dérisoires -marteaux, burins pioches-, la destruction du Mur. Grimpés sur le parapet, ils frappent le béton sous les vivats de la foule qui se presse pour récupérer des morceaux du Mur. Rapidement, des bulldozers et pelleteuses des gardes-frontières est-allemands ouvrent de larges brèches dans le rideau de fer.

Le 11 novembre, le violoncelliste et célèbre dissident soviétique Mstislav Rostropovitch (exilé à l’Ouest depuis 1978) vient encourager les destructeurs du Mur en jouant de son instrument au pied de l’ouvrage. Cet événement, largement médiatisé, deviendra célèbre et restera l'un des symboles de la chute du bloc de l'Est.

Le "mur de la honte" s’écroule, entraînant avec lui la réunification des deux Allemagne en octobre 1990 et précipitant la chute du communisme soviétique et la fin de la Guerre froide.  

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