Pressions de l'Italie sur l'OMS : la démission fracassante d'un épidémiologiste "lanceur d'alerte"
Selon un article de Stuart Ramsay paru sur le site de Sky, le Dr Francesco Zambon déclare que cette affaire a diminué la capacité des gouvernements à réagir plus efficacement à la pandémie.
En Italie, les procureurs exhortent l'Organisation mondiale de la santé à les aider dans leurs enquêtes sur la réponse de l'Italie à la pandémie de COVID-19. A ce jour, l'OMS n'a répondu à aucune des séries de questions envoyées par le bureau du procureur de Bergame, l'une des communautés les plus durement touchées du pays.
Les enquêteurs sont particulièrement surpris que l'organisme de santé ait demandé au personnel de ne pas coopérer, affirmant qu'ils étaient sous couvert d’immunité contre les interrogatoires. Mais ils seraient allés encore plus loin en écrivant au ministère italien de la Santé pour les exhorter à dire aux enquêteurs de relâcher la pression sur l'OMS, selon des documents obtenus par les procureurs montrés à Sky News.
Cela vient du fait qu'un ancien employé de l'OMS, qui participe à l'enquête, a déclaré que l'organisation avait tenté de le forcer à modifier un rapport clé indiquant que l'Italie n'avait pas mis à jour ses protocoles de réponse à la pandémie depuis 2006.
Après 13 ans de service, le Dr Francesco Zambon a démissionné de son poste de coordinateur, un poste de haut niveau à l'OMS, affirmant que son employeur n'avait pas suivi ses propres lignes directrices pour les lanceurs d’alerte en ignorant ses demandes d'une enquête approfondie sur ses allégations de dénonciation de l'ingérence des personnes haut placées.
Selon le Temps, c'est Ranieri Guerra, qui était l'un des 11 directeurs généraux adjoints de l’Organisation mondiale de la santé et actuellement conseiller spécial du patron de l’institution, qui est accusé et sous enquête du parquet de Bergame. Le lanceur d'alerte Francesco Zambon, démissionnaire le 11 avril, a déclaré au journal suisse : «L’enjeu désormais n’est plus le rapport. Ce n’est plus un conflit entre deux personnes. L’enjeu, c’est l’OMS, une organisation dont le monde a besoin. C’est son indépendance vis-à-vis de ses Etats membres. Car si un rapport tel que le nôtre doit être révisé parce qu’il incommode un gouvernement, en l’occurrence italien, imaginez ce qu’il en est avec la Chine.»
Cette affaire pourrait conduire à la démission du ministre de la Santé italien, Roberto Speranza.
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