Elections législatives au Royaume-Uni : ce qu'il faut savoir sur le scrutin

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MM
Publié le 06 mai 2015 - 19:12
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Le Premier ministre britannique, David Cameron.
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©Russel Cheyne/Reuters
David Cameron jouera son poste de Premier ministre lors de la législative du jeudi 7.
©Russel Cheyne/Reuters
Les électeurs britanniques sont appelés aux urnes pour élire leur Parlement lors des élections législatives du jeudi 7. Un scrutin décisif qui pourrait voir David Cameron perdre son poste de Premier ministre en cas de défaite du Parti conservateur.

Le Royaume-Uni s'apprête à renouveler les 650 sièges qui composent la Chambre des Communes le jeudi 7 mai. Les 48 millions d'électeurs britanniques sont donc appelés aux urnes pour désigner le parti qui sortira en tête de ce scrutin et aura la charge de former un gouvernement. Le mode de scrutin utilisé est particulièrement simple: uninominal majoritaire à un tour, le candidat qui recueille le plus de voix est élu.

Pour former un gouvernement, le parti arrivé en tête doit disposer d'une majorité absolue (soit 326 sièges), ou former une alliance avec un autre parti. C'est notamment ce qui s'est passé lors des dernières élections en 2010. Les conservateurs du Premier ministre David Cameron et les libéraux-démocrates du Vice-Premier ministre Nick Clegg ont dû se partager le pouvoir.

David Cameron contre Miliband

Premier ministre sortant, le conservateur David Cameron aura fort à faire pour conserver son poste. Il peut toutefois se glorifier d'une croissance économique à 2,8% que lui envient nombre de ses partenaires européens et un taux de chômage bas (moins de 6% des actifs). Une réussite qui s'est faite sur une flexibilité du travail poussée à l'extrême et une austérité budgétaire drastique (notamment sur les prestations sociale) qui a grandement contribué à l'augmentation des inégalités dans la société britannique. Les sondages créditent le parti de David Cameron de 35% des voix.

L'adversaire le plus sérieux de David Cameron est le dirigeant du Parti travailliste (centre-gauche) Ed Miliband. A 45 ans, cet ex-secrétaire d'Etat à l'Energie de l'ancien Premier ministre travailliste Gordon Brown, s'est imposé à la tête du Labour dans un duel avec son frère aîné David en s'appuyant sur l'aile gauche du parti. Un positionnement que lui reproche une bonne partie de la presse conservatrice, l'affublant du surnom de "Red Ed" ("Ed le Rouge" en anglais). Son cheval de bataille pour ces élections est simple: réduire les inégalités au Royaume-Uni, donner plus de pouvoir d'achat aux "familles qui travaillent" et réduire la dette publique. Les travaillistes bénéficieraient également de 35% de suffrages selon les sondages.

Au centre, on retrouve les libéraux-démocrates de Nick Clegg, vice-Premier ministre de David Cameron. Ce dernier bénéficiait d'une forte popularité aux dernières élections de 2010 mais a depuis connu l’exercice du pouvoir et déçu beaucoup de ses électeurs. Le parti de centre-droit pourrait bien être à nouveau le faiseur de roi de cette élection bien que Nick Clegg n'ait pas encore annoncé s'il se rangerait du côté des conservateurs ou des travaillistes en résumant ainsi sa doctrine: "nous sommes à même d’apporter du cœur à un gouvernement conservateur, et à apporter un cerveau à un gouvernement travailliste".

L'Union européenne: la pomme de discorde

L'opposition entre Cameron et Miliband se cristallise autour de la question de l'adhésion à l'Union européenne dont un tiers des Britanniques souhaitent sortir. David Cameron a promis un référendum sur ce sujet en 2017 si il est réélu alors que Ed Miliband exclu toute sortie de l'Union.

Les eurosceptiques du Ukip pourraient sortir du bois à la faveur de cette élection en capitalisant sur leur bons scores à la dernière élection européenne. Leur leader, Nigel Farage 51 ans, ancien trader sur le marché des matières premières, affirme vouloir rendre à la Grande-Bretagne son statut de nation indépendante et fière. Son programme tient en deux idées: arrêter l'immigration, sortir de l'UE. Le parti de Farage est actuellement crédité de 13% d’intentions de vote. Pour autant, le système électoral ne lui garantit pas un nombre de siège correspondant.

L'inconnue écossaise

Selon les derniers sondages, même si les indépendantistes du Parti national écossais (SNP) ont perdu le référendum le 18 septembre 2014, ils pourraient rafler 50 sièges sur les 59 attitrés à l’Écosse au Parlement. Jouant sur l'émulation qui est ressorti de ce vote pour l'indépendance, le SNP est devenu le troisième plus grand parti du pays en quadruplant son nombre d'adhérents. De plus, les promesses non-tenues par le gouvernement Cameron lors de son mandat pourraient donner du poids aux indépendantistes qui semblent vouloir se rapprocher des travaillistes, ce qu'Ed Miliband exclut pour l'instant.

Par Maxime Macé 

 

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