La presse italienne dans la tourmente après de nouvelles ingérences politiques

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France-Soir
Publié le 07 mai 2024 - 15:35
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Une vague de mécontentement surgit parmi de nombreux journalistes, et c’est à présent en Italie avec son principal groupe audiovisuel public italien, la RAI, que les oppositions se font. Contrôlée à 99,55% par l’État italien, ce dernier ne serait pas bon actionnaire. Des membres du groupe audiovisuel font grève et critiquent la remise en cause de sa liberté face aux ingérences des politiques.

Les journalistes de la radio prennent le parti d’entamer ce lundi 6 mai une grève de 24h afin de contester les libertés qui seraient prises par le gouvernement italien dans le but de faire de l’antenne « un mégaphone du gouvernement », aujourd’hui tenu par la dirigeante d’extrême droite Giorgia Meloni.

Près de 1 600 journalistes sur les 2 000 du groupe sont représentés par le syndicat Usigrai et ont déposé un préavis de grève après avoir accusé la direction de censure concernant une interview qu’ils souhaitaient mener. En effet, l’écrivain Antonio Scurati, critique dans son ouvrage la première ministre et son parti qui essayent de « réécrire l’histoire ». Des propos qui se voulaient concomitants avec le Jour de la Libération ce 25 avril.

« Nous faisons grève pour défendre l'autonomie et l'indépendance du service public de la radio-télévision face au contrôle permanent des espaces d'information de la part des politiques » explique le syndicat dans un communiqué. Pour marquer son mécontentement, la chaîne d’information en continu Rai News 24 n’a diffusé que des programmes enregistrés ce lundi 6 mai.

Cette grève ouvre la voie et vient solidariser d’autres syndicats de presse. Ainsi, le président de Fédération nationale de la presse italienne (Fnsi) Vittorio Di Trapani, qui regroupe ces syndicats, dénonce un « risque [...] d'une dérive à la hongroise qui réduirait la liberté de la presse et la liberté d'expression ». Le comité de rédaction de La Repubblica, quotidien qui se veut de centre-gauche, affirme sa « solidarité » avec « Usigrai et les collègues de la RAI en grève pour revendiquer leurs droits ».

Cependant, la direction de la RAI s’insurge et assure qu’« aucune censure ou bâillon n'a été mis sur l'information ». Elle accuse la syndicat de « promouvoir des fake news », l’argument ultime.

Celle-ci ajoute même dans un communiqué vidéo que « la grève du syndicat Usigrai, à un mois des élections européennes, en plus d'appauvrir l'offre d'information, expose le service public à des instrumentalisations politiques, privant les citoyens du droit fondamental à l'information, pierre angulaire de la démocratie ».

L’Unirai, autre syndicat présent dans le groupe RAI mais cette fois-ci de droite, déclare le 25 avril ne pas vouloir se joindre à une grève qui se voudrait politique, mais appelle toutefois au retour du « pluralisme » sur la chaîne.

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