Piratage de Sony : "premier volet" des sanctions américaines contre la Corée du Nord
L'administration Obama passe à l'action. Convaincu de la responsabilité de Pyongyang dans la cyber-attaque qui a touché les studios Sony Pictures fin novembre, Barack Obama avait promis une réponse "proportionnée" . Vendredi, les Etats-Unis ont donc renforcé leurs sanctions contre la Corée du Nord afin de répondre "aux nombreuses provocations (de Pyongyang, NDLR) et particulièrement la récente cyber-attaque contre Sony Pictures et les menaces visant les salles de cinéma et les spectateurs", a affirmé la Maison Blanche dans un communiqué. "Il s'agit du premier volet de notre réponse", a-t-elle averti, ajoutant: "nous prenons très au sérieux les attaques de la Corée du Nord visant à provoquer un impact financier destructeur sur une compagnie américaine et à menacer des artistes (...) dans le but de restreindre leur droit à la libre expression".
Visé par une cyber-attaque à la fin novembre, Sony Pictures avait d'abord annulé la sortie de son film L'interview qui tue! qui relate une tentative d'assassinat fictive du leader nord-coréen Kim Jong-Un par la CIA. Les hackers, dont l'identité demeure inconnue et avec qui Pyongyang assure n'avoir aucun lien, ont volé les données personnelles de 47.000 employés de Sony et menacé d'attentats contre les salles de cinéma qui distribueraient le film. Mais, face au tollé des autorités américaines et des artistes du monde entier, Sony a finalement décidé de diffuser sa comédie via les services de vidéo en ligne et dans un réseau restreint de salles noires américaines.
Le décret de la Maison Blanche vise trois organisations et dix responsables du régime nord-coréen. Parmi les trois organisations se trouve l'agence nord-coréenne de renseignement et deux entreprise très proches du régime de Kim Jong-Un: la Korean Tangun Trading Corporation, chargée des achats de biens et de technologies pour approvisionner les programmes de recherche-développement du pays en matière de défense, et la Korea Mining Development Trading Corporation, principal marchand d'armes nord-coréen. Enfin, sur les dix personnes ciblées -et dont le Wall Street Journal publie les noms-, la plupart sont des reponsables de ces entreprises et trois font partie du gouvernement nord-coréen.
Si les personnes et organisations ciblées ne sont pas accusées d'être "directement impliquées" dans l'attaque contre Sony Pictures, "ces sanctions ont été prises pour augmenter la pression sur les dirigeants nord-coréens", a déclaré à la presse un haut responsable de l'administration américaine.
Cette dernière envisage également d'inscrire à nouveau la Corée du Nord sur la liste des Etats terroristes, après l'en avoir retirée en 2008. "Nous utiliserons un large éventail d'actions pour défendre les entreprises et les citoyens américains et pour se défendre contre les tentatives de saper nos valeurs", a averti le secrétaire américain au Trésor, Jacob Lew. A suivre...
(Voir ci-dessous la bande-annonce du film "The Interview") :
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